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Peu de débouchés pour la laine

Tondre dans une salle adéquate et trier la laine participent à une meilleure valorisation des toisons.

De nombreux curons de laine ne parviennent toujours pas à trouver preneur.

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Les stocks de laine continuent de s’amonceler dans les hangars. En 2022 déjà, « seulement 50 % de la production a été collectée, explique Audrey Désormeaux, de la Fédération nationale ovine (FNO). Même si les exportations vers l’Asie ont légèrement augmenté en 2023 par rapport à l’année dernière, le marché reste encore très engorgé et il ne retrouvera jamais son niveau d’avant 2019. »

Difficile dans ces conditions pour les exploitants de négocier un prix de vente pour leurs curons. Certains obtiennent 0,10 €/kg, alors que d’autres s’estiment heureux lorsqu’ils trouvent un négociant pour enlever leur stock encombrant. Ceux qui parviennent à valoriser leur production dans des filières courtes sont toutefois épargnés par ce marasme. « Ce sont des éleveurs qui trient correctement leur laine et dont les négociants sont assurés que les toisons sont propres, souligne Olivier Bel, de la Confédération paysanne. Malheureusement, ils ne sont pas si nombreux, ce qui explique que les toisons françaises n’ont pas une bonne réputation sur les marchés. »

Mieux trier

Le travail de tri est un savoir-faire qui s’est perdu au fur et à mesure que les outils de transformation ont disparu de notre territoire. Si leur retour fait partie des axes de réflexion pour revaloriser la laine localement, le tri rigoureux sera nécessaire. « Le moindre bout de ficelle dans la toison peut avoir de graves conséquences sur les machines lors de la transformation », insiste Nadine Singeot, experte lainière.

Pour Olivier Bel, la filière a aussi besoin de retrouver « un institut technique et une interprofession pour pouvoir négocier sur les marchés. » Sur le terrain, les démarches se multiplient pour tenter de trouver des débouchés. Parmi elles, le compostage pourrait constituer une piste. « À condition, toutefois pour l’exploitant de détenir un agrément sanitaire pour la mise en œuvre de ce procédé », indique Audrey Désormeaux.

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