Login

Lactalis choisit le « plus mauvais scénario » pour réduire sa collecte

272 producteurs de lait de l’est de la France et des Pays de la Loire verront dès la fin de l’année 2024 leur contrat avec Lactalis résilié.

L’Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (Unell) ne remet pas en cause l’objectif du leader mondial du lait de réduire ses volumes collectés. En revanche, elle dénonce une méthode « inacceptable ». (Article mis en ligne le 26/09/2024 à 19 h 16, mis à jour le 27/09/2024 à 15 h 47).

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« Lactalis a pris une décision unilatérale », fustige Yohann Serreau, le président de l’Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (Unell). Le responsable de l’association d’organisations de producteurs ne digère pas la méthode que lui a présentée le numéro un mondial du lait lors d’une réunion le mercredi 25 septembre 2024, pour mettre en œuvre son objectif de réduire de 450 millions de litres sa collecte laitière en France.

272 éleveurs concernés

« On nous a montré une carte sur laquelle des cercles étaient tracés en nous disant “ici, on arrête” », explique-t-il. Résultat pour les OP adhérentes de l’Unell : 112 adhérents de l’APLLAGE livrant 60 millions de litres dans l’est de la France et 95 adhérents de l’APLBL et l’OPLGO livrant 62 millions de litres dans la zone Vendée-Poitou verront dès la fin de l’année 2024 leur contrat avec Lactalis résilié.

« Le préavis est au minimum de 12 mois, mais nous craignons que cela soit insuffisant pour trouver une autre solution de collecte à temps », s’inquiète Yohann Serreau, qui espère pouvoir allonger ce délai.

Le responsable de l’Unell avait envisagé tout autrement sa rencontre du 25 septembre avec Lactalis. « Nous nous attendions à ce que nous soient présentés des objectifs de baisse de collecte, admet-il. Ce n’était pas une surprise, puisque cela avait été annoncé au moment du dernier Salon de l’agriculture. Mais nous pensions construire avec l’entreprise la manière d’y parvenir. »

Confiance rompue

L’Unell envisageait notamment « une approche par bassin de production, en recensant nos adhérents désireux de changer de laiterie, et ceux qui envisagent cesser l’activité laitière. » Mais Lactalis en a décidé autrement. « La méthode est inacceptable. L’entreprise a adopté le plus mauvais scénario et a fait un choix d’industriel, en identifiant très probablement ses zones de collecte les moins rentables. »

Pour l’association d’organisations de producteurs, l’urgence est désormais « d’accompagner les éleveurs concernés par la rupture de contrat à venir et de trouver des solutions ». Elle est ainsi confortée dans son objectif de devenir une structure horizontale, fournissant du lait à plusieurs collecteurs, soulignant qu’avec Lactalis, « il n’est plus possible d’avoir confiance ». D’après l’Unell, à terme, « plus de 700 producteurs » sont visés par la décision de Lactalis de réduire sa collecte.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement