Immersion solidaire en Casamance
Le grenier du Sénégal fournit le reste de ce pays de l’ouest de l’Afrique en riz, mangues ou noix de cajou. Balade dans cette région pionnière en matière de tourisme éthique.
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Il a fallu en franchir des bassines d’éléphants, nom local des immenses nids-de-poule, pour arriver au campement solidaire de Seleky. Au bout de la piste ocre, une grande bâtisse ronde se dresse au milieu d’un décor pastoral féerique : le soleil qui flamboie à travers des rangées de palmiers, des zébus s’abreuvant au bord d’un plan d’eau, des paysannes de retour des champs… Les chambres s’égrènent en cercle autour d’un patio verdoyant où est recueillie l’eau de pluie, caractéristique de la case à impluvium du peuple diola. Bonheur, il y fait frais malgré la chaleur étouffante !
Cette maison de boue fait partie d’un réseau créé dans les années 1970 en Casamance, berceau du tourisme communautaire au sud du Sénégal. L’idée était d’y freiner l’exode rural et d’attirer les touristes à l’intérieur des terres, loin des plages de Cap Skirring célèbre pour son Club Med. « Une partie des bénéfices permet de financer la cantine de l’école ou la venue d’un dentiste une fois par an », explique son gérant, Jean Bassenne.
La Casamance représente le grenier du reste pays, qu’elle fournit en riz. Les voyageurs s’y rendent à la rencontre du peuple diola. Près d’Oussouye, Joseph Diamako fait visiter sa fabrique de noix de cajou sur sa plantation. À Mandina Mancagne, un groupement de femmes ouvre son atelier : elles achètent aux familles leur surplus de mangues ou d’aubergines risquant de pourrir, afin de les transformer en conserves ou en confitures. « Cela évite le gaspillage », explique Alix-Nina Diamacoune, leur présidente.
La balade se poursuit en pirogue le long des bolongs, des chenaux d’eau salée où des huîtres s’agrippent sur les palétuviers de la mangrove. Ces coquillages sont ramassés, puis consommés séchés ou grillés. Dans le village de Kabiline, le petit groupe est accueilli par une danse rituelle de jeunes hommes parés de branchages et de masques. Valère donne les clés de ces traditions animistes dans un bois sacré, au creux d’un fromager. « Kassumaye ? » (« comment ça va ? »), demande-t-il en langue diola. « Kassumaye kep ! » (« ça va bien ! »).
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