La Toscane de Puccini

La récolte des olives est en train de se terminer autour de Lucca, ville de Toscane appelée aussi Lucques, où Giaccomo Puccini est né en 1858. Fin gourmet, le compositeur appréciait particulièrement leur huile. « J’aimerais que vous m’en envoyiez un peu, de celle fraîchement pressée. Un peu est assez », écrivit-il à sa mère alors qu’il étudiait au conservatoire de Milan, dans le nord de l’Italie. Sans le sou, il ne souhaitait pas en priver sa famille. Son père, maître de chœur à la cathédrale, était mort quand Giaccomo avait cinq ans. Descendant d’une dynastie de musiciens d’église, le garçon devait suivre ses traces. Son oncle l’initia au chant et à l’orgue, en le jugeant peu doué.

Aujourd’hui pourtant, le nom des opéras du maestro s’affiche partout entre les remparts de la superbe cité romano-médiévale : une boutique Tosca, une taverne La Bohème, un café Manon Lescaut… Les visages de ses héroïnes tragiques sont peints sur les rideaux de fer baissés, rythmant la balade à la nuit tombée.

Le jeune artiste décida de se consacrer à l’art lyrique après avoir vu Aïda de Verdi à Pise, célèbre pour sa tour penchée, à 30 kilomètres de Lucca. Il avait 18 ans. S’il se produisit ensuite dans le monde entier, Puccini se languit toujours de sa Toscane. Il s’y installa en vivant à Torre del Lago, près d’un lac, avec sa compagne et leur fils, où il composa une grande partie de ses œuvres, la nuit. Un théâtre y a été créé pour les présenter.

« L’ermite des marais », ainsi qu’il se qualifiait, aimait chasser le canard au milieu des roseaux. Il partageait l’amour de la nature avec le poète italien Pascoli, qu’il allait voir dans sa demeure à Castelvecchio Pascoli, près de Barga. Cette amitié l’inspira pour reproduire des pépiements d’oiseaux dans Madame Butterfly.

À la fin de sa vie, Puccini déménagea dans l’élégante station balnéaire voisine, Viareggio, au bord de la mer Tyrrhénienne. Il s’attablait au Gran Caffè avec son ami le chef d’orchestre Arturo Toscanini. Les deux passionnés parlaient de partitions et d’opéras qui restent parmi les plus joués au monde.