Les plaisirs de Gênes
Entre mer et montagne, la capitale de la Ligurie, second port de la Méditerranée et premier italien, est aussi le berceau du célèbre architecte Renzo Piano.
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C’est grâce à sa géographie que l’histoire a faite de Gênes, « cette porte de la Méditerranée », la maîtresse du nouveau monde au XVIe siècle. Gênes est sans gène : si sûre de son esprit créatif qu’elle n’en voit aucune limite. Et si bien assurée de ses vertus qu’elle a pu s’offrir toutes les évolutions de la pierre et de l’ardoise sans presque jamais s’enlaidir.
On lui trouve au nombre de ses qualités, celle d’échapper au statut de ville-musée et à celui de cité star. Gênes comme Bologne, Vicence ou encore Parme, cultivait sa différence à l’ombre des divas de l’art italien que sont Florence, Rome ou Venise. Modeste bien que fière, la capitale ligurienne a pourtant peu à envier à ses rivales plus connues et plus courues. C’est une ville qui demande à ses visiteurs de redresser la tête, et pas seulement via Garibaldi, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, comme tout son centre historique, l’un des plus grands d’Europe. On y admire son ensemble de palais rythmé à la verticale d’un magma urbain qui a colonisé la montagne. Les Génois prennent leurs ascenseurs dans la rue pour rejoindre leur domicile. Dans l’entrelacs des ruelles de la vieille ville, et dans la frénésie des Italiennes qui s’y pressent, des façades somptueuses jouent du coude et tutoient le ciel, laissant l’ignorant raser une légion de palais sans même les imaginer.
Chez cette belle dotée de richesses culturelles, on ne sent pas les diktats de la culture obligatoire. Elle se sait aussi sûre de son passé que de sa modernité, capable de célébrer un de ses enfants prodiges, Christophe Colomb avec une autre de ses figures célèbres, Renzo Piano. C’est ainsi que l’architecte a relooké, en 1992, le port, à l’occasion du centenaire de la mort de Christophe Colomb. L’un des plus grands aquariums d’Europe voyait alors le jour, sorte de paquebot de béton se mirant dans les eaux. Il jouxte le « Grand Bigo », l’immense toile blanche et ses mâts signés Renzo Piano sous laquelle les enfants s’amusent en hiver. Et c’est encore lui qui a signé le nouveau viaduc inauguré en 2020, un autre ouvrage plus minimaliste pour remplacer le pont Morandi qui s’est effondré en 2018.
Autre symbole dans le « Porto Antico », son phare, nommé la Lanterne, le plus haut de toute la Méditerranée, offre un panorama imprenable du haut de ses 172 marches. Cette fameuse tour génoise reste l’emblème de cette cité tournée vers la mer, le commerce et l’aventure qui continue avec le tourisme, encore jeune sous ces latitudes. Depuis qu’elle a été sacrée capitale culturelle en 2004, celle qu’on avait surnommée la « Superba » il y a quatre siècles voit ses efforts récompenser. Elle sera capitale européenne du sport en 2024.
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