Canada Gaspésie, la « fin des terres » canadiennes
De l’autre côté de l’Atlantique, il existe une région que les Canadiens considèrent comme leur Finistère et qui fait face au nôtre.
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Murs de pierre, monuments historiques, entrelacs de ruelles, air du large, plages de sable fin, ciel picoté de mouettes… Ne cherchez pas dans l’Hexagone, ce Finistère-là est au Canada. Bordée au nord par le fleuve Saint-Laurent et au sud par la baie des Chaleurs, voici la Gaspésie et ses 700 kilomètres de côtes.
À Sainte-Flavie, le soleil enlumine les cataractes de pluie, la brume s’accroche aux rochers. Brusquement, une lame surgit des flots, gigantesque griffe verte d’une mer en furie. Les indiens Micmacs, premiers occupants de cette contrée, l’appelaient « Gespeg », ce qui signifie « fin des terres ». Sur un sol de granit géant, l’océan résonne sous nos pas. Au-dessus, coiffant de sombres falaises rouges, s’étend une plaine couturée de sentiers. En creux, des villages nichés sous les toits des rochers. Et puis… des criques inaccessibles, des caps qui arborent leurs phares. Grande comme la Belgique, la Gaspésie compte seulement 90 000 habitants.
En 1534, le malouin Jacques Cartier plante dans la baie de Gaspé, sous le nez des Indiens, une croix portant l’inscription « Vive le Roy de France ». François 1er vient de prendre possession du Canada. Louis XV le perdra à la signature du traité de Paris en 1763. Livrés aux Anglais, les Gaspésiens n’oublieront ni leurs origines, ni leur patois. « Pas ventrus, pas nerveux, au regard doux, pétris dans le phosphore, la soude et l’iode puisés de la mer profonde » : ainsi définit-on le caractère de ces paysans de la mer, à l’hospitalité légendaire, et qui ont fait leur fortune grâce à la morue.
C’était avant que les gros chalutiers ne raclent et raflent les fonds marins et avant que Brigitte Bardot ne sauve les bébés phoques, condamnant ainsi les marins à partager leur fonds de commerce avec les phoques, eux-mêmes grands consommateurs de morue ! Aujourd’hui, le homard fait le bonheur des pêcheurs et des amateurs de crustacés.
Le parc national de la Gaspésie a été créé en 1937 pour protéger le caribou. La péninsule est un vrai sanctuaire naturel. Ne ratez pas l’île Bonaventure où 50 000 fous de Bassan nillent dans tous les trous d’une muraille de calcaire et grès rouge.
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