Voyage L’île de La Réunion, un volcan de saveurs
Le plus sûr moyen de découvrir cette île paradisiaque de l’océan Indien est de goûter l’incroyable richesse de son terroir.
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À La Réunion, le voyageur est à court de superlatifs tant les paysages sont majestueux avec le volcan en point d’orgue. L’île lui doit tout, ses frayeurs et le bonheur d’une terre fertile sur laquelle tout pousse ou presque. À Saint-Philippe, Franck Morel est sûr de son effet. Il ouvre en deux un gros fruit piriforme qui ressemble à une tomate orange. La chair est fibreuse et jaune comme l’intérieur d’un œuf dur. C’est parfumé et d’un goût très exotique. « C’est le canistel, le fruit d’un arbre très rare à La Réunion », explique l’agriculteur dont la ferme se visite comme un jardin botanique.
Un café d’élite
Dans les hauts du Tampon, Patrice de Berge cultive du café, l’un des plus nobles au monde : le bourbon pointu. « Son terroir est ici, il est né sur l’île », insiste le producteur. Noyés dans une nature luxuriante, les caféiers semblent frêles et les baies vertes se développent en grappes collées aux branches et à même le tronc. « On les cueille une par une quand elles virent au rouge bordeaux. Ce qui nécessite 10 à 15 passages par arbre à partir de mai et, à la fin, on récolte seulement 1 kg par pied ! », souligne Patrice de Berge. C’est peu et cela explique le prix de ce café d’élite (environ 250 euros par kilogramme). Le thé est aussi en pleine éruption à La Réunion. Au Grand Coude, un lieu féerique, Emmanuelle et Johnny Guichard le cultivent à 1 100 m d’altitude. Cueilli à la main et transformé en thé vert ou blanc, ce cru est convoité par les connaisseurs.
À Sainte-Suzanne, dans sa « Vanilleraie », Bertrand Côme conduit des expériences pour mesurer l’influence des différents terroirs de l’île sur le goût de la vanille (Bourbon, l’autre nom de l’île avant la Révolution) : « C’est très pointu à percevoir mais cela fonctionne un peu comme pour le vin », indique-t-il. C’est à La Réunion qu’a été inventé le geste pour polliniser la fleur de la vanille sans lequel la gousse, donc le fruit, n’existerait pas. En effet, l’abeille pollinisatrice à l’origine n’a jamais dépassé les frontières du Mexique dont la vanille est issue.
La vanille est l’école de la patience. La gousse verte pousse pendant de longs mois sur la liane avant d’être récoltée. Après échaudage, puis séchage au soleil, les arômes et le goût se fixent. Sur certaines gousses, les plus grosses, des cristaux apparaissent comme un voile givré. C’est la fine fleur de la vanille.
Jean-Paul Frétillet
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