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Marseille Dans la grotte ornée méditerranéenne

Découverte en 1985, la préhistorique grotte Cosquer sera bientôt rendue « accessible », grâce à une reproduction en cours.

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Tracés au charbon ou gravés au silex, des chevaux, des bisons, des cervidés, des phoques, des poissons, des pingouins… ornent les parois de la grotte Cosquer. « Il faut que les gens voient ces dessins préhistoriques ! » À Marseille, une réplique de la grotte est en cours de réalisation pour la région sud. Son ouverture est prévue en 2022. Depuis la découverte de ces lieux, en 1985, cette idée obsédante poursuit ceux qui ont pris le risque d’entrer dans la cavité immergée­, au bout du cap Morgiou, dans le massif des Calanques.

Trois décennies de fouilles

Contrairement à Lascaux et Chauvet, ici, l’unique accès est un boyau sous-terrain immergé. Son entrée : un trou situé à 37 m de fond, découvert par Henri Cosquer, un plongeur professionnel passionné de préhistoire et de spéléologie. Un jour de 1985, il s’aventure en nageant et débouche dans une vaste salle. Il éclaire et aperçoit sur la roche une main au pochoir, couleur ocre, qu’il photographie. Débutent alors trois décennies de fouilles scientifiques dans cette cathédrale de l’art préhistorique quasi inaccessible.

Les hommes de la préhistoire y ont laissé un témoignage fascinant vieux de 30 000 ans. À cette époque, les paysages n’avaient rien à voir avec ceux d’aujourd’hui, et le niveau de la Méditerranée était plus bas de moins 120 mètres. Les humains entraient à pied dans cette grotte, y allumaient des feux, dessinaient les espèces qui permettaient à leur peuple de chasseurs-cueilleurs de se nourrir. Les parois témoignent aussi de leurs croyances par des symboles.

Aux 177 animaux s’ajoutent 65 empreintes de mains et plus de 200 signes. « Étant donné qu’il y a partout des figures dans les salles émergées, on suppose que les parties noyées en étaient aussi couvertes. Mais la mer a tout effacé », regrette le préhistorien Jean Courtin. Les dessins sont voués à disparaître.

La mer Méditerranée a mis le sanctuaire à l’abri des regards, mais l’a déjà enseveli aux trois-quarts. Et le réchauffement climatique accélère sa remontée. Grâce aux images 3D réalisées ces dernières années, les scientifiques continuent d’étudier les parois en laboratoire. Alexie Valois

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