La tête ailleurs Les églises médiévales en bois de Norvège

Son architecture, ses couleurs, son odeur, son origine… tout est surprenant lors de la visite d’une stavkirke (1) ou église en bois debout. Elle est fabriquée entièrement en bois, une ressource abondante. En Norvège, ces lieux saints tiennent leur nom de leur technique de construction.

Des piédroits sont utilisés comme piliers verticaux, une poutre d’assise est installée au sol, une autre supporte le plafond et élève la nef. Des madriers verticaux s’incrustent dans chacune des poutres pour former les murs, dits en « bois debout ». Des têtes de dragons sculptées ornent le toit. Les premières églises ont été construites avec l’arrivée du christianisme, au début du XI^e siècle. Souvent, elles trônent au centre d’un cimetière.

Outre la construction originale, l’aspect extérieur de certaines d’entre elles surprend tout autant. En forme de « pagode », celle de Heddal est la plus grande des vingt-huit stavkirkes de ce pays scandinave, dont certaines sont classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Édifiée vers 1250, elle est la seule à trois tours.

Les reflets orangés, ocre ou noirs du bois sont la conséquence du goudronnage des façades. Une opération indispensable pour que les édifices résistent aux intempéries. L’odeur du goudron saisit les visiteurs qui franchissent leur porche. L’intérieur de ces bâtisses est sombre et particulièrement sobre. Des bancs ont aujourd’hui été ajoutés dans les églises qui reçoivent toujours des offices. Au Moyen Âge, les paroissiens assistaient debout aux messes qui étaient courtes.

En guise d’ornement, dans l’église en bois debout de Lom, construite en 1150, une ancienne bannière villageoise, datant du XVII^e siècle, est accrochée dans la nef. Le motif y décrit comment l’eau était acheminée des montagnes par des canaux pour irriguer les champs de Lom, l’une des communes les plus sèches de Norvège. Florence Mélix

(1) Le mot stavkirke vient du norvégien stav  pour pieu et kirke pour église.

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