Avortements et infertilité : avez-vous cherché la fièvre Q ?
Avortements, mises-bas prématurées, rétention placentaire, infertilité… La fièvre Q peut en être la cause. Introduite lors d’achats d’animaux mais aussi par le vent à proximité d’élevages infectés, elle circule ensuite par les poussières contaminées. Renforcer la biosécurité, dont le recours à la vaccination, c’est protéger à la fois son troupeau et les personnes au contact des animaux.
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La fièvre Q est une maladie provoquée par la bactérie Coxiella burnetii. Chez les petits ruminants, elle provoque principalement des avortements, notamment du fait de la saisonnalité de la reproduction. Dans les élevages de bovins infectés, en plus des avortements, sont observés des rétentions placentaires, des infections utérines, des veaux chétifs, et de l’infertilité en général. Des problèmes récurrents de reproduction doivent faire suspecter la fièvre Q. « Les séries d’avortements sont des signaux d’alerte sur la présence de fièvre Q », souligne Kristel Gache, directrice de GDS France. Il faut en parler à son vétérinaire. « La maladie est souvent introduite lors d’achat d’animaux ou de regroupements de troupeaux. Puis, la contamination entre animaux se fait par l’inhalation de poussières, chargées en bactéries », rappelle Kristel Gache.
Pour éviter la fièvre Q, il faut être particulièrement vigilant lors de l’arrivée d’animaux. « Il faut idéalement connaitre le statut fièvre Q de l’élevage d’origine », conseille Raphaël Guatteo, vétérinaire enseignant-chercheur à Oniris.
La biosécurité en prévention de la fièvre Q
Si la circulation de la fièvre Q est avérée, la lutte contre la bactérie va demander d’actionner plusieurs leviers, notamment de biosécurité. Il faut renforcer les mesures sanitaires autour des mises bas. Les placentas et avortons doivent être détruits. Il ne faut surtout pas les mettre dans le fumier, qui pourra héberger puis relarguer des bactéries, sous forme d’aérosols. Le terme aérosol désigne la mise en suspension de particules dans l’air. Les problèmes surviennent quand il s’agit de bactéries qui peuvent alors être ainsi dispersées. « La fièvre Q est une infection qui se contracte via l’inhalation d’aérosols contaminés. Il faut donc éviter de générer des aérosols, conseille Raphaël Guatteo, et d’épandre du fumier lors de temps venteux dans les élevages contaminés. »
La vaccination intègrera ces mesures en permettant le développement d’un bon niveau d’immunité. « La prévention est le meilleur investissement pour la santé du troupeau, assure Kristel Gache. La vaccination, ainsi toutes les autres mesures de biosécurité, seront toujours moins chères qu’un traitement curatif. »
Les humains peuvent contracter la fièvre Q
La fièvre Q est une zoonose. Elle peut passer des animaux aux humains. « Cette maladie peut toucher tous les intervenants en contact avec les animaux, précise Kristel Gache. Si les signes cliniques sont généralement limités, les personnes les plus fragiles peuvent présenter de la fièvre, des douleurs musculaires, des troubles respiratoires… » Dans les fermes ouvertes au public, il est donc nécessaire de prendre les mesures de biosécurité qui s’imposent.
« Au-delà de l’importance de gérer cette maladie pour la santé du troupeau, la fièvre Q est un bon support pour faire prendre conscience aux jeunes en formation agricole des interactions entre la santé humaine et animale », partage Raphaël Guatteo qui, avec le comité fièvre Q, va proposer un webinaire d’informations co-construit avec l’inspection de l’enseignement agricole.
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