Irrigation : le Conseil d’État dit « oui » à 21 « bassines »
Les 21 retenues d’eau de substitution qu’attendent quelque 120 agriculteurs irrigants de la Charente-Maritime vont enfin voir le jour.
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« C’est un soulagement. On va enfin pouvoir démarrer la construction des réserves » pour l’irrigation, se réjouit Cédric Tranquard, président de la FNSEA de la Charente-Maritime et éleveur sur le bassin de la Boutonne. Entre le début du projet et sa concrétisation, il aura fallu une vingtaine d’années, semées de multiples embûches administratives et judiciaires.
Avec le soutien du département
Dans les années 2000, les irrigants du bassin de la Boutonne sont soumis, comme ailleurs en Poitou-Charentes, à de multiples restrictions sur l’usage de l’eau. Ils envisagent de créer des réserves de substitution afin de stocker l’eau excédentaire l’hiver pour l’utiliser en été et s’exonérer ainsi des arrêtés préfectoraux interdisant l’irrigation.
En 2011, ils s’organisent en Asa, association syndicale agricole. Le département de la Charente-Maritime les soutient et crée un syndicat mixte des réserves de substitution (Syres 17) pour chapeauter l’ensemble des 23 réserves alors projetées et se poser en interlocuteur unique de l’administration.
Le projet sera ensuite affiné pour ne plus retenir que 21 réserves et 5 millions de m³ d’eau stockée pour quelque 120 irrigants. Près de la moitié d’entre eux sera directement reliée à une de ces réserves. Les autres continueront de pomper de l’eau pour irriguer leurs cultures, dans un milieu naturel moins sollicité.
Les associations environnementales attaquent
La préfecture valide le projet. L’arrêté est aussitôt attaqué auprès du tribunal administratif de Poitiers par les opposants : la LPO (Ligue de protection des oiseaux), Nature Environnement 17, SOS rivières et environnement. En 2021, le tribunal leur donne raison. À l’étape suivante, en 2024 devant la cour administrative d’appel de Bordeaux, les juges considèrent que « la réalisation du projet ne présente pas un risque suffisamment caractérisé de destruction d’animaux protégés ou de leurs habitats ».
Le Conseil d’État vient de confirmer cette décision. « Nous connaissons les volumes à stocker, indique Cédric Tranquard. On va pouvoir calculer combien cela va coûter à chacun des irrigants. » Les premiers chantiers devraient démarrer l’an prochain.
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