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« L’irrigation pour sécuriser et diversifier nos productions »

Les agriculteurs porteurs du projet de deux retenues d’eau en Limagne, défendent un besoin en eau vital pour leurs exploitations face aux sécheresses estivales récurrentes.

Les trente-six agriculteurs porteurs du projet de deux retenues d’eau en Limagne, dans le Puy-de-Dôme, défendent un besoin en eau vital pour leurs exploitations.

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La marche de quelques milliers d’opposants « antimégabassines », tout de bleu vêtus, à Bouzel (Puy-de-Dôme) le 11 mai dernier ne résoudra pas le problème du manque d’eau devenu chronique durant l’été pour les agriculteurs de la Limagne. La mise en terre symbolique de glands et de noisetiers pour faire pousser une haie traditionnelle non plus.

S’organiser face aux sécheresses estivales

« L’intensité et la régularité des sécheresses estivales augmentent et mettent en danger nos cultures et à plus long terme nos exploitations », explique Vincent Delarbre, à la tête de 85 hectares à Bouzel. Cet agriculteur est aussi le porte-parole de l’association syndicale libre (ASL) des Turlurons qui porte le projet des deux retenues d’eau.

L’ASL regroupe trente-six agriculteurs, dont deux éleveurs, et plusieurs adhérents de la coopérative Limagrain. Une retenue de 15 hectares sur la commune de Bouzel permettrait le stockage de 1,05 million de m³ d’eau, la seconde dont la localisation est recherchée, abriterait 1,25 million de m³ sur 18 hectares.

« Stocker de l’eau à une période de surabondance pour l’utiliser durant l’été quand elle fait défaut relève du simple bon sens, estime Vincent Delarbre. Les retenues sont dimensionnées en fonction de nos stricts besoins portant sur 800 hectares, soit 22 hectares par exploitation. Le volume des prélèvements envisagés, encadrés par l’Administration, représente 0,12 % du volume annuel moyen de l’Allier à Vic-le-Comte. »

Un « projet […] engagé au service des filières locales »

Limagrain, diabolisé par les opposants au projet, en tant que quatrième semencier mondial, défend « ce projet responsable et encadré, engagé au service des filières locales ». Pour Sébastien Vidal, membre de l’ASL en tant qu’exploitant et président de Limagrain, « 80 % des productions de blé et de maïs que nous produisons sont transformés localement et destinés à l’alimentation humaine ».

« La taille des exploitations en Limagne est familiale avec une moyenne de 80 hectares par UTH car cela fait plus de 40 ans que nous développons des cultures diversifiées créant de la valeur ajoutée, assure le président de la coopérative. L’irrigation, qui est toujours raisonnée, permet de sécuriser et de diversifier nos cultures. Le stockage de l’eau n’est qu’un des leviers pour adapter l’agriculture au changement climatique. »

La création variétale, l’amélioration génétique, des techniques culturales simplifiées font l’objet de recherches et d’expérimentations actives. Une expérimentation inédite, la « Matrice » a été mise en place l’an passé sur 49 hectares, pour tester différentes rotations avec ou sans irrigation, avec ou sans labour…

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