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Tournesol L’irrigation, rentable quand elle est bien conduite

Sa mise en œuvre est justifiée en sol superficiel ou intermédiaire, avec une sensibilité de la culture centrée sur les phases de floraison et de remplissage, soit environ 65 jours après le semis.

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Comme pour beaucoup d’autres cultures, l’eau est le principal facteur limitant du rendement en tournesol. « Il a besoin sur l’ensemble de son cycle de 550 mm, mais il a une carte à jouer quand il n’a pas accès à cette quantité, divulgue Élodie Tourton, ingénieure de développement Poitou-Charentes-Vendée-Limousin chez Terres Inovia. Il peut, en effet, réaliser son rendement optimal à partir du moment où 75 % de sa consommation en eau est couverte. » 415 mm seront donc suffisants, tout en sachant que la sensibilité de la culture va être centrée sur les phases de floraison et de remplissage. Ainsi, du début de la floraison­ jusqu’à la fin du remplissage, il a besoin d’environ 230 mm d’eau pour assurer un rendement moyen de 30 q/ha, et l’intérêt est réel en sols superficiels ou intermédiaires.

Un gain de marge brute

L’irrigation du tournesol est très peu vulgarisée, avec en moyenne 5 % des surfaces en 2017 alors que 16 % étaient irrigables. « Peu pratiquée, elle est souvent opportuniste, conduite au mauvais moment et avec des apports non optimisés, ajoute Élodie Tourton. Quant aux agriculteurs qui ont essayé, ils sont parfois déçus. » Pourtant, bien conduite, l’irrigation est rentable, selon Terres Inovia. Un tournesol oléique atteindra une marge brute totale de 634 €/ha, avec un gain de marge de 275 € permis par une irrigation de 100 mm.

Compte tenu de la physiologie du tournesol (lire l’encadré ci-dessous), le mieux est d’avoir de l’eau de manière limitée en début de cycle pour ne pas faire face à un développement foliaire exubérant. Ainsi, si le développement du tournesol au stade bouton est faible à modéré, la stratégie avec un seul tour d’eau sera de l’accompagner juste avant floraison ou début floraison. Avec deux tours d’eau, on positionnera le second fin floraison. Enfin, avec trois tours, en sol superficiel, il faudra intervenir aux stades bouton étoilé, début floraison, puis fin floraison.

En sols profonds, ils seront décalés début floraison, fin floraison, puis dix jours après. En outre, avec un développement végétatif normal à exubérant, Terres Inovia conseille, s’il n’y a qu’un tour d’eau possible, d’intervenir fin floraison­. Pour deux passages, un apport complémentaire aura lieu dix jours plus tard. Un troisième tour n’est dans ce cas pas justifié.

Pour un parcours de croissance idéal, les tours d’eau seront chaque fois de 30 à 40 mm. Cela est préférable à une quantité moindre appliquée plus fréquemment. En l’absence de pluie, il faut attendre huit à dix jours entre deux tours. En cas de précipitations, il y a lieu de décaler d’un jour tous les 5 mm.

L’institut rappelle qu’il n’est pas conseillé d’irriguer en pleine floraison par temps humide (risque de sclérotinia du capitule), et qu’au-delà du stade R1 (dos du capitule qui vire au jaune citron), l’irrigation n’est plus valorisée.

C. F.

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