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Maroc Un potentiel céréalier de mieux en mieux exploité

Les exploitations céréalières du Maroc ont réalisé d’importants progrès technologiques ces dernières années. La production de blé et d’orge a triplé en 2021.

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La consommation de céréales au Maroc est très élevée dans la population, avec une autoconsommation importante de près de 90 % pour l’orge et 70 % pour le blé, ce qui rend le chiffre de production officiel parfois aléatoire. Le pain est la nourriture de base et l’orge celle des animaux, notamment les ruminants. L’une des particularités de la paysannerie est le stockage dit « de précaution » des récoltes. Pour subvenir à de futures récoltes moins abondantes, synonyme de disette et de faim, les agriculteurs ont souvent, en secours, une récolte d’avance en stock. Les petites exploitations poursuivent cette tradition.

Importations importantes

Les importations constituent, en moyenne, 70 % de la consommation. Elles s’ouvrent quand les besoins intérieurs sont assouvis par la production locale. Les marchés internationaux sont très vigilants, afin d’être les premiers à agir. Sur ce marché traditionnel pour les Français, nous sommes concurrencés depuis une dizaine d’années par les blés issus de la mer Noire – russes, ukrainiens ou roumains –, ou du nord de l’Europe –  allemands, lituaniens ou estoniens – , les industriels étant à la recherche de protéines à moindre prix. La date d’ouverture aux importations pourrait, cette année, être reculée, à la suite de la bonne récolte de 2021.

La campagne 2020-2021 est historiquement la deuxième meilleure campagne après celle de 2014-2015. Le total de production céréalière s’établit à 10,3 millions de tonnes (5 Mt de blé tendre, 2,5 Mt de blé dur et 2,8 Mt d’orge). Ces résultats sont d’autant plus remarquables que la superficie emblavée en céréales principales, de 4,35 millions d’hectares, est pratiquement similaire à celle de la campagne précédente (+ 0,3 %). Le rendement moyen s’établit à 23,7 quintaux à l’hectare et augmente de 320 % par rapport à la campagne précédente.

Des résultats significatifs

La campagne 2020-2021 se distingue par une bonne répartition temporelle de pluviométrie et une occurrence avec les stades clés de développement des céréales (tallage, montaison et remplissage). Ceci témoigne des progrès techniques réalisés, grâce notamment à la diffusion du progrès génétique, résultat de l’utilisation des semences certifiées, de la mécanisation des opérations culturales et l’introduction de nouvelles technologies de production et de conservation des sols, comme le semis direct. À ce titre, dans les zones favorables –  Saiss, basse Chaouia, Gharb – , des exploitations ont enregistré des rendements de 50 et 60 quintaux à l’hectare, ce qui reflète les efforts consentis pour une exploitation optimisée du potentiel. Une tendance qui pourrait se poursuivre, malgré le réchauffement climatique, car les zones irriguées, encore inférieures à 30 % des surfaces, ne cessent de se multiplier.

Christophe Dequidt

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