Port de Beyrouth Une entreprise française recycle des tonnes de céréales
L’entreprise Recygroup International a annoncé le mardi 13 juillet 2021 avoir entamé au Liban un processus de recyclage de tonnes de céréales laissées à l’abandon dans le port de Beyrouth depuis l’explosion du 4 août 2020, leur offrant une « seconde vie » en les transformant en compost agricole.
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Avec un financement public de la France à hauteur de 1,3 million d’euros, l’entreprise tricolore Recygroup International a débuté ses opérations de recyclage des grains de céréales au port de Beyrouth, où l’explosion dévastatrice du 4 août 2020 avait fait 200 morts.
Les silos à grains, d’une hauteur de 48 mètres et d’une capacité de stockage de plus de 100 000 tonnes, ont été touchés de plein fouet par le souffle de la déflagration et se sont partiellement écroulés.
Entre 20 000 et 30 000 tonnes de grains attendues
« La quantité de grains que nous imaginons trouver sera entre 20 000 et 30 000 tonnes. Nous pensons pouvoir les traiter en trois ou quatre mois », a expliqué à l’AFP Christophe Deboffe, cofondateur de Recygroup.
La moitié des grains « qui est mélangée avec du béton et des aciers » sera soumise à des opérations de tri, grâce à un tamis industriel installé près des silos. « On a imaginé le processus de séparation […] de telle manière à leur trouver une seconde vie », a-t-il ajouté.
Les grains seront transformés « en compost qui pourra resservir dans l’agriculture, soit dans ce qu’on appelle, nous, des technosols, ce sont des sols sur lesquels on peut marcher dans les parcs et les jardins, ou des matériaux de couverture », précise Christophe Deboffe.
Les chantiers de reconstruction ne sont pas lancés
Dans une odeur nauséabonde, au pied des silos à moitié éventrés s’amoncellent encore des monticules de céréales, de gravats et de ferrailles. Près du quai numéro neuf, les épaves de deux navires, coulés par l’explosion, sont encore visibles.
La déflagration avait été déclenchée par un incendie dans un entrepôt qui abritait des tonnes de nitrate d’ammonium stockées des années durant « sans mesures de précaution » de l’aveu même des autorités.
Au Liban en plein effondrement, les autorités à court de devises étrangères et accusées de corruption et d’incompétence n’ont pas encore lancé les grands chantiers de la reconstruction du port.
Recygroup œuvre en partenariat avec la compagnie libanaise Mondis. Le directeur de cette dernière, Marwan Rizkallah, explique que les travaux vont commencer sous une semaine. En avril, un rapport avait révélé qu’un des blocs des silos penchait avec une « inclinaison au rythme de deux millimètres par jour ».
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