Climat Le bilan d’une année météorologique extrême
Le dernier rapport de l’Organisation météorologique mondiale indique que l’année 2019 clôt la décennie la plus chaude jamais enregistrée. L’organisation met aussi en évidence les répercussions croissantes du changement climatique avec notamment l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes et la recrudescence de l’insécurité alimentaire.
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Le 10 mars 2020, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a rendu publique un rapport qui « attire l’attention sur les manifestations physiques du changement climatique ». Elle confirme notamment que l’année 2019 est la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée, juste derrière l’année 2016.
2019 s’est terminée avec des températures moyennes mondiales supérieures de 1,1°C aux niveaux préindustriel. Seule les moyennes de températures en 2016 dépassaient ces niveaux. « Nous sommes actuellement très loin d’atteindre les objectifs de 1,5°C ou de 2°C prévus par l’accord de Paris », s’est inquiété Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), lors de la présentation du rapport.
La décénnie la plus chaude jamais enregistrée
L’OMM précise que les années 2015 à 2019 sont les cinq années les plus chaudes jamais enregistrées. Et 2010-2019 est la décennie la plus chaude jamais observée. « Chaque décennie successive depuis 1980 a été plus chaude que toutes celles qui l’ont précédée depuis 1850 », souligne l’organisation.
Pour l’OMM, cette augmentation des températures est amenée à perdurer. Petteri Taalas, le secrétaire général de l’OMM, note que le mois de janvier 2020 est le plus chaud jamais enregistré et que l’hiver a été anormalement doux dans l’hémisphère Nord. « La fumée et les polluants provenant des incendies australiens dévastateurs ont fait le tour du monde et provoqué un pic des émissions de dioxyde de carbone », ajoute Petteri Taalas.
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Des phénomènes climatiques extrêmes sur toute la planète
En plus de mettre en exergue l’augmentation notable des températures, le rapport de l’OMM met aussi en avant les conséquences du changement climatique dans le monde. Il souligne ainsi qu’en 2019 les océans ont connu de forte vagues de chaleur marine contribuant ainsi à l’augmentation du niveau de la mer.
De plus, le déclin continu de la banquise arctique sur le long terme a été confirmé en 2019. L’année 2019 a été marquée par des phénomènes climatiques extrêmes qui ont eu de forts impacts sur la population mondiale. En Asie, des inondations ont fait plus de 2 200 morts. La sécheresse s’est également abattue dans de nombreuses régions du globe.
L’Australie a ainsi connu son année la plus sèches jamais enregistrée, et elle s’est terminée avec une chaleur extrême. Les feux n’ont pas seulement fait rage sur l’île-continent, mais ont aussi sévi à dans des hautes latitudes. Des feux de forêt se sont même déclenchés en Arctique.
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Des records de chaleur battus en Europe.
L’Europe a connu deux grandes vagues de chaleur. En France, un record national de 46,0°C (1,9°C de plus que le record précédent) a été établi le 28 juin 2020 à Vérargues (Hérault). Des records nationaux ont également été battus en Allemagne (42,6°C), aux Pays-Bas (40,7°C), en Belgique (41,8°C), au Luxembourg (40,8°C) et au Royaume-Uni (38,7°C).
L’OMM souligne que la variabilité climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes ont été des « facteurs essentiels de l’augmentation récente de la faim dans le monde et l’une des principales causes des graves crises alimentaires ». En 2018, plus de 820 millions de personnes en ont ainsi souffert. « Après une décennie de diminution constante, la faim est à nouveau en hausse », précise l’OMM.
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