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Fruits et légumes Interfel présente ses orientations pour 2023

Pour le Sia 2023, Interfel disposera d'un nouvel espace au sein du Hall 2.2 repensé aux couleurs de la campagne "Jamais trop".

La filière est notamment en attente de bonnes nouvelles au sujet du plan de souveraineté, sur les dispositifs d'aides aux petites entreprises dans le cadre de la hausse des coûts de l'énergie.

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À l’occasion de ses vœux, Laurent Grandin, président d’Interfel, l’interprofession des fruits et légumes frais, a présenté les grandes orientations de la filière pour 2023, année considérée comme charnière. Ainsi a-t-on appris que le plan de souveraineté devrait être conclusif sur le mois de janvier et que le ministre de l’Agriculture devrait faire une déclaration à ce sujet au moment du Salon international de l'agriculture, enter le 25 février et le 5 mars 2023.

60 % d'ici à 2030

"L’idée est de faire face à la diminution du taux d’approvisionnement français de la consommation, lié essentiellement à une perte de compétitivité", a rappelé Interfel. Dans ce cadre, il est question de prendre en compte l’adaptation nécessaire aux changements climatiques (grêle, gel, chaleur…), avec entre autres l’accès à l’eau mais aussi les attentes sociétales, notamment en termes de pesticides. "Il faut trouver des systèmes pour continuer à produire sur le territoire", a appuyé Laurent Grandin.

Alors que nous sommes actuellement environ à 50 % de taux d’approvisionnement national de la consommation, à l’horizon de 2030 l’objectif est d'être autour de 60 % afin d'assurer la sécurité alimentaire sur le territoire. Or les courbes actuelles, sans correction, amèneraient à un niveau de production démesurément bas de production (taux de 35-40 % à dix ans). "Il faut donc inverser la tendance, qui se dégrade au niveau de la balance commerciale française mais nous restons bien entendu ouverts aux échanges à condition que la sécurité alimentaire sur le territoire soit assurée", a insisté Interfel.

Engagement à respecter

Sur le chèque alimentaire, qui a été au cœur de la convention citoyenne, puis rejeté, puis validé plusieurs fois par Emmanuel Macron, l'Interprofession considère qu’un engagement a été pris. "Aujourd'hui l'obstacle est financier de la part de Bercy. Les 60 millions d'euros qui apparaissent pour certains comme un avantage, sont très loin du compte. Nous avions en effet estimé entre 600 et 700 millions d'euros les besoins pour les fruits et légumes pour avoir une couverture des populations qui décrochent en termes de consommation", a observé Interfel.

Étendre le dispositif

Concernant la hausse des coûts de l’énergie, Interfel avait déjà alerté en septembre dernier au cours d’une conférence de presse sur la situation plus que difficile pour certains professionnels. Elle estime que malgré l’évolution des dispositifs d’aides aux entreprises mis en place, plusieurs de ses structures restent actuellement dans des situations critiques pour 2023.

"Il y a nécessité de couvrir a minima les petites entreprises par le dispositif mis en place pour les TPE (très petites entreprises). Cela pourrait en effet permettre à l’essentiel de la filière de passer cette année de façon à être encore au rendez-vous de la production l’an prochain. Nous avons l’appui du ministère de l’Agriculture, même si ce n’est pas tout à fait le décideur dans ce domaine", a précisé son président.

Emballages plastiques...

Le Conseil d’État a considéré que "les dispositions prises dans le cadre du décret sur les emballages plastiques n’étaient pas compatibles avec le mandat qu’avaient reçu les autorités" et le décret a été annulé. La filière était d’accord pour sortir du plastique mais les conditions qui ont été imposées, notamment l’interdiction immédiate de l’utilisation du plastique recyclable, étaient une aberration et l'ont mise dans une situation impossible.

Le gouvernement a repris dans la foulée un décret conforme à la demande du Conseil d’État. "Aujourd’hui, il y a un règlement européen qui a été publié, et qui va rentrer en concertation. Donc si le décret français est ouvert à la consultation, nous pensons que la notification qui a été faite à l’Europe a assez peu de chance d’aboutir dans un délai rapide. En effet, en principe quand il y a un règlement sur un sujet, il y a une suspension de tous les décrets dans les pays. Ça veut dire qu’en 2024, il pourrait y avoir une décision harmonisée", considère Interfel.

... une filière déjà engagée

Interfel rappelle d'ailleurs que la filière est engagée dans la sortie du plastique et n’a pas prévu de faire marche arrière. "D’abord pour les produits qui avaient l’obligation d'y passer cette année, il y a eu des millions d’euros déjà investis dans cette transition. Mais il faut regarder la compatibilité technique car il n’y a pas de solution pour tous les produits, la réalité du fonctionnement des ventes autour de ces changements et la réalité économique", a conclu Interfel, qui espère que 2023 apportera de bonnes nouvelles sur ces différents sujets.

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