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Des agriculteurs victimes du violent épisode cévenol

Dans les Cévennes ardéchoises, les pluies ont atteint jusqu’à 600 à 700 mm entre le 16 et 18 octobre 2024.

En Ardèche comme dans d’autres départements proches des Cévennes, les épisodes cévenols automnaux n’ont rien d’inhabituel. Mais celui qui a eu lieu entre le 16 et le 18 octobre 2024 se distingue par sa violence. Des vaches ont été retrouvées noyées ou encore foudroyées, et de nombreuses réparations sont à prévoir.

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« Un épisode si fort en si peu de temps, c’est très rare », témoigne Christophe Darbousset, éleveur à Saint-Étienne-de-Lugdarès, commune du sud-ouest de l’Ardèche. Sous ses yeux, deux de ses génisses ont été entraînées par les flots, le jeudi 17 octobre 2024, alors que le département était en vigilance rouge pluie-inondation. Les deux bovins sont heureusement réapparus sains et saufs le lendemain.

Une chance que n’a pas eu un éleveur de Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) qui a retrouvé deux jours plus tard la dépouille de sa vache à plusieurs kilomètres de l’endroit où elle avait été emportée. Alex Courtial, jeune agriculteur de 26 ans en Gaec avec son père à Coucouron, en Ardèche, a eu tout un lot de génisses foudroyé. Sur 13 bêtes, une est décédée, « les autres se sont relevées au fur et à mesure, au bout de 10 minutes pour certaines et plusieurs heures pour d’autres ».

Des réparations sur le temps long

Dans les Cévennes ardéchoises, les pluies ont atteint jusqu’à 600 à 700 mm, tandis que dans le nord de l’Ardèche, dans le sud-est de la Loire et en bordure est de la Haute-Loire, une centaine de millimètres ont été relevés en moyenne. De nombreuses villes ont été inondées, à l’image d’Annonay, commune ardéchoise de 16 000 habitants dont le centre-ville a été dévasté par les flots.

En ville comme dans les champs, les réparations vont prendre du temps. Pour les agriculteurs, c’est un énorme chantier de nettoyage des prés cisaillés par les ravinements et des bâtiments inondés ainsi que de reconstruction de clôtures arrachées, qui s’amorce.

Les semis d’automne, quant à eux, seront inévitablement décalés. « Certaines parcelles risquent d’être incultes cette année », soupire Cyril Guigal, agriculteur installé à Vinzieux, à côté d’Annonay. Son maïs, qu’il n’avait pas fini de récolter, a pour l’instant les pieds dans l’eau. « Il faudra attendre au minimum un mois avant de le récolter. Pour l’instant, on ne peut même pas s’approcher des parcelles. »

Ce problème d’accès aux parcelles, Christophe Darbousset le vit aussi. Deux jours après le pic de la crue, il tentait toujours de rapatrier un lot de vaches bloqué par la rivière, en vain. « On est fatigués, on en a marre, on a pris l’eau pendant deux jours », rapportait-il le samedi 19 octobre.

En plein cœur du déluge jeudi 17 octobre, la ministre de la Transition écologique, Agnès Panier-Runacher, n’a pas manqué de faire le lien entre cet événement extrême et le changement climatique, rappelant l’urgence d’établir un plan national d’adaptation au réchauffement climatique.

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