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Un outil pour concevoir les phytos du futur

Pour Phyteis, les solutions phytos de demain seront « à la fois efficaces, sélectives et compatibles avec les exigences écotoxicologiques. »

L’intelligence artificielle révolutionne la recherche de nouvelles molécules dans le secteur de la protection des cultures.

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Attentes sociétales, retraits de molécules, résistances, sécurité… Le secteur de la protection des cultures fait face à de nombreux enjeux. En matière de recherche et développement, sur les produits conventionnels comme les biosolutions, « tous nos adhérents travaillent sur le sujet de l’intelligence artificielle », indique Julien Durand-Reville, responsable agronomie digitale à Phyteis, qui fédère 18 entreprises commercialisant des solutions de protection des cultures. « En plus de trouver davantage de candidats à l’homologation, l’IA peut aussi prévoir les profils toxicologiques et écotoxicologiques des produits, et écarter ceux qui, a priori, ne passeront pas les exigences du cadre réglementaire », ajoute-t-il.

Des molécules « sur-mesure »

« C’est un changement de paradigme », témoignait Catherine Sirven, de Bayer Cropscience, le 14 octobre lors du colloque de l’Association française des biotechnologies végétales. L’entreprise développe depuis 2020 une nouvelle approche disruptive, nommée « Cropkey », qui mobilise l’IA. Du « spray and pray » (« pulvériser et prier » en français), c’est-à-dire tester empiriquement des molécules et observer s’il y a une efficacité effective, « on passe à une innovation complètement différente, avec une notion de conception à dessein », indique Catherine Sirven.

« Un pathogène typique a entre 10 000 et 25 000 protéines différentes, et toutes ne sont pas de bonnes cibles pour arrêter l’organisme », décrit Catherine Sirven. La nouvelle approche se base sur la recherche de la protéine cible parfaite, la « serrure », que l’IA permet désormais de représenter en 3D, puis de concevoir sur-mesure la molécule « clé » qui lui est adaptée. « L’IA peut aussi nous aider à optimiser de multiples paramètres (sécurité, coût de la molécule, paramètre physico-chimique, dégradabilité dans l’environnement…) », ajoute Catherine Sirven. Pour cette dernière, « c’est une nouvelle façon de faire de la recherche que je n’aurais pas pensé techniquement faisable il y a dix ans. »

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