Faire face aux imprévus lors de son installation
Depuis son installation, Anthony Lang a su s’adapter. Il a progressivement diversifié ses productions pour la vente directe.
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À un petit kilomètre du village d’Ormersviller (Moselle), Mylène et Anthony Lang font visiter avec fierté ce qui sera bientôt leur nouveau bâtiment pour le troupeau allaitant. 1 800 m² avec des logettes, « ce qui n’est pas classique, souligne le jeune agriculteur, mais nos bêtes sont habituées, elles sont plus calmes. » Pour ce bâtiment de 430 000 €, il a reçu une aide PCAE (1) de la Région Grand Est de 89 000 €. Pour le construire, Anthony a acheté 3 ha de terres qui sont venus s’ajouter aux 36 ha en location. La ferme réalise un chiffre d’affaires de 250 000 €.
Le jeune couple est d’autant plus fier que le parcours qui les a menés jusqu’ici a été compliqué, même s’ils ont réussi à avancer malgré les obstacles. Aujourd’hui, ils exploitent 40 ha, dont 7 ha de céréales (orge de printemps et triticale), toutes autoconsommées, 7 ha de prairies temporaires, 3 ha en maraîchage dont 900 m² de serres, 1 ha de maïs, le reste en prairies naturelles. L’atelier de viande compte 40 mères blondes d’Aquitaine et leur suite et un élevage engraisseur de 150 porcs piétrain x large white.
De nouveaux ateliers
Pour Anthony, 30 ans, le premier obstacle dans son parcours d’installation était l’absence de terres familiales à reprendre. Son père était bien agriculteur mais un imbroglio juridique avec ses associés a empêché le jeune homme d’intégrer la société. Après un bac pro, il occupe un emploi salarié sur une autre exploitation agricole quand une opportunité se présente : un exploitant de sa commune cesse son activité et ne veut pas que sa ferme soit démantelée. Il veut installer un jeune. Antony signe alors pour louer 36 ha, en mars 2016. Il met en place un troupeau de bovins allaitant et commence la production de légumes. La valorisation de la viande bovine en colis marche d’emblée très bien et les clients s’avèrent être demandeurs aussi de viande de porc. Anthony crée alors l’atelier porcin.
S’adapter à la demande
Le maïs sert à fabriquer du pop-corn, grâce à une variété adaptée, originaire du sud de la France. Une idée de Mylène, qui travaille à mi-temps comme assistante vétérinaire, tout en secondant efficacement son mari. Le pop-corn, vendu en petit conditionnement, est un produit très apprécié des clients, avec plusieurs saveurs, salées et sucrées.
Pour la viande, tout est commercialisé en caissette, en direct à la ferme et sur des marchés. « La ville de Strasbourg, qui est à 1h20 de route, nous a même sollicités pour que nous venions sur ses deux marchés. Ce qui est exceptionnel, précise Anthony, car plusieurs collègues m’avaient dit que la liste d’attente était de sept ans pour un emplacement ! Mais il manquait à ces marchés des produits comme les nôtres, l’Alsace étant peu développée sur les productions animales valorisées en direct. » Aujourd’hui, avec sa femme, Anthony souhaite proposer des visites et organiser des événements à la ferme.
(1) Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles.
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