Installation, se faire accompagner par sa coopérative

Aurélien Bernier, 39 ans, est producteur de dindes à Nivillac (Morbihan) à la tête de deux poulaillers de 1 000 m² chacun, ainsi que d’une surface de 110 ha en grandes cultures. Il s’est installé en octobre 2020 en reprenant l’exploitation familiale après le départ à la retraite de sa mère. « À l’époque, j’ai bénéficié d’une aide à l’installation de 25 000 €, d’un suivi technico-économique et d’un accompagnement sur la rénovation des bâtiments en plus d’une aide de 10 000 € de ma coopérative Eureden », explique Aurélien.

Il a rénové ses deux poulaillers pour se conformer au cahier des charges Welfare et Nature d’Éleveur (Groupe LDC) pour un montant de 300 000 €. Aujourd’hui, il a prévu d’investir dans un préau de 400 m² pour répondre à un cahier des charges spécifique. Pour cet investissement de 120 000 €, il va bénéficier d’une nouvelle aide de 40 % (46 000 €).

Sans limite d’âge

La coopérative Eureden vient de renforcer son dispositif d’aides en faveur des nouveaux installés. Forte de 18 500 adhérents coopérateurs, elle comptabilise près de 800 départs à la retraite chaque année. « Le renouvellement des générations est un défi important pour nous, eu égard à la pyramide des âges défavorable. Jusqu’à présent l’augmentation de la production compensait les départs mais les exploitations arrivent à des seuils critiques et l’élevage décroche », explique Michel Bloc’h, éleveur, administrateur de la coopérative en charge de la commission de l'installation.

« Nous n’installons pas pour installer. Notre objectif est d’abord d’assurer aux nouveaux producteurs un revenu correct en les orientant vers des filières qui ont des débouchés garantis. » Pour renforcer son attractivité, la coopérative a fait évoluer son offre en 2024 en lançant les « passeports JA ». Ils sont proposés aux primo-installés depuis moins de cinq ans sur toutes les productions, sans limite d’âge, et sont adaptés sur mesure en fonction de leurs besoins.

Quatre volets d’accompagnement

« Sur le volet financier, le budget a été doublé. L’enveloppe s’élève à 2 millions d’euros par an et va monter progressivement », explique Damien Craheix, responsable du pôle stratégie. Il comprend des aides directes, des prêts, des remises sur les achats. Le pass compétences donne accès à des formations et à des groupes de progrès pour mieux appréhender le pilotage d’une exploitation agricole.

« Comme par exemple un parcours de dix jours durant lequel sont abordés la gestion des risques, les performances technico-économiques mais également le management et les ressources humaines qui devient une nouvelle dimension du métier », selon Michel Bloc’h. Un accompagnement technique est également proposé sur les trois premières années.

Le pass environnement permet d’accéder à des outils de conseil destinés à simplifier et sécuriser les projets d’exploitations sur toutes les actions et déclarations agroenvironnementales (plan de fumure, Pac…).