Comment préparer son exploitation à l’étape de la transmission
Avec méthode et anticipation, le cédant peut donner toutes les chances à son projet de transmission.
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La transmission d’une entreprise est bien plus qu’un simple transfert de propriété. C’est un moment charnière qui nécessite de bien s’y préparer, comme l’explique Michel Lagahe, responsable de la méthode conseil au Cerfrance Gascogne Occitane .
Tirer tout le potentiel de sa ferme
Il observe que bien souvent, le cédant est confronté à deux choix : « vendre à la découpe son exploitation » qui part à l’agrandissement en la cédant au détail ou « transmettre une entreprise viable » à un repreneur. Ce dernier choix est à privilégier, selon lui, car il permet de tirer et de valoriser tout le potentiel de son exploitation. Une façon aussi de se donner tous les moyens pour préparer au mieux de sa vie d’après.
« Pour assurer une transmission réussie, le repreneur doit disposer d’un projet d’entreprise solide et d’un plan stratégique détaillé. Le cédant doit axer sa stratégie d’entreprise sur ce paramètre », argue Michel Lagahe. Cela passe d’abord par une analyse de son exploitation en réservant une attention particulière sur les points forts à conserver, ceux à améliorer et son potentiel qui n’est pas encore exploité mais qui pourrait l’être par le repreneur.
Une exploitation passée aux rayons X
Une analyse que Michel Lagahe réalise au travers de six diagnostics. Le premier est financier. Il commence par le passage au crible des actifs, du passif et des revenus des trois à cinq dernières années de l’exploitation afin d’évaluer la valeur financière de la ferme. C’est grâce à une analyse des états financiers passés et par l’établissement de prévisions financières que s’évalue la rentabilité et la viabilité de l’exploitation. Michel Lagahe recommande d’ailleurs de dissocier le foncier en propriété du cédant en l’apportant à un groupement foncier agricole par exemple.
Outre ses avantages en matière de transmission, cette opération a pour conséquence de « mieux faire apparaître la rentabilité des moyens de production », explique l’expert. La santé financière se détermine aussi en identifiant l’impact de turbulences économiques générales sur l’entreprise ainsi que de la concurrence présente sur ses marchés. Pour clore le diagnostic financier, le cédant doit se poser la question du périmètre de ce qu’il souhaite céder au repreneur. Il doit alors trancher sur ce qu’il souhaite éventuellement conserver à sa retraite tout en veillant à retirer les éléments non rentables qui pourraient plomber la valeur de l’exploitation.
Aspects juridiques et fiscaux
Le deuxième diagnostic s’attarde sur les aspects juridiques et fiscaux. Cela passe notamment par l’analyse du statut de la société s’il y en a une, des aspirations de ses associés et du régime fiscal de l’exploitation. L’inventaire des contrats en cours est aussi un point de ce diagnostic en répertoriant les éventuels droits d’irrigation, les contrats de travail, les contrats commerciaux et les baux liés à l’exploitation.
Le troisième diagnostic s’attaque aux potentialités de l’exploitation. Cela concerne son potentiel agronomique et d’élevage tout d’abord mais aussi son potentiel de développement en se penchant sur les utilisations possibles des bâtiments et de l’emplacement de l’exploitation. Ce dernier pourrait être stratégique sur le plan commercial.
Potentiel de marché et partenaires économiques
Les opportunités territoriales constituent le quatrième diagnostic. Il s’attarde notamment sur l’accès à une clientèle et à un marché dynamiques. La présence d’une agriculture de groupe, comme des Cuma fait aussi partie de ces avantages territoriaux qui peuvent être valorisés.
Le diagnostic commercial est la cinquième étape de cette analyse globale. Il vise à dresser la liste des partenaires économiques de l’exploitation (fournisseurs, clients fidèles ou non) ainsi que des productions à valeur ajoutée réalisables.
L’analyse des politiques publiques clôt ce passage aux rayons X de l’exploitation. Cela concerne en premier lieu la Pac mais également les aides économiques qui peuvent être demandées notamment localement.
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