Les propositions des écologistes pour le renouvellement des générations
Réunis au siège des jeunes écologistes, les élus de EELV ont présenté leurs propositions pour la loi d’orientation agricole. L’occasion de revenir sur la grogne qui secoue le monde agricole.
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C’est au siège des jeunes écologistes, à Paris, que Marie Pochon, députée de la Drôme, et Daniel Salmon, sénateur de l’Ille-et-Vilaine, entourés de Marine Tondelier et de Benoît Biteau, ont présenté ce 15 février les propositions des écologistes pour la future loi pour le renouvellement des générations agricoles. Des propositions qui entendent conduire une « révolution agricole massive », combattre « le mal-être et le mal-vivre des agriculteurs » et « l’effondrement du vivant ».
Repoussée à la suite des manifestations agricoles qui ont secoué le pays à la fin de janvier, cette dernière est de nouveau en discussion au sein du ministère. Le groupe EELV compte bien pouvoir l’amender lors de son passage au Sénat et à l’Assemblée nationale. « Car les agriculteurs ont besoin de planification et de financement », explique Marie Pochon.
Faciliter les installations
Les écologistes voudraient voir enrayer la dynamique de l’agrandissement et favoriser l’installation et l’accès au foncier des personnes non issus du milieu agricole (Nima). Pour faciliter les projets d’installation, EELV souhaiterait entre autres pouvoir généraliser le dispositif du droit à l’essai pour « tester la viabilité des projets ».
Pour accompagner la transition vers un modèle agroécologique, les élus souhaitent s’appuyer sur les compétences des Onvar (organisme national à vocation agricole et rurale), dont font notamment partie les Civam, et assurer leur parité au sein des gouvernances impliquées dans l’installation-transmission (Point accueil installation, Comité national et régional installation-transmission, CDOA…).
Accompagner la transition écologique
« Le gouvernement a une grille de lecture qui n’est pas la nôtre, en mettant en dessous le sujet des phytos et des normes, explique Daniel Salmon. Pourtant, ce n’est pas ce que nous avons entendu du terrain [lors des manifestations] ».
« La lutte contre les pesticides est une obligation », poursuit le sénateur. Pour y parvenir, les paiements pour services environnementaux (PSE), mesures agroenvironnementales et climatiques (Maec) et les écorégimes doivent accompagner le changement de pratiques. « Le gouvernement n’a pas pris la mesure de la volonté des agriculteurs à changer leurs pratiques, regrette le sénateur. En Bretagne, il a manqué 160 millions d’euros de budget pour les Maec. Il faut leur donner les moyens d’aller dans ce sens. »
La députée Marie Pochon exprime, quant à elle, son inquiétude pour les agents de l’OFB et des Dreal. « Il y a besoin de recomposer le dialogue avec le monde agricole », juge-t-elle.
La question du revenu
« Les dernières discussions ont laissé la question du revenu en jachère, continue la députée. Encore 18 % des agriculteurs vivent en dessous du seuil de pauvreté ». Le groupe écologiste s’est engagé à déposer dès aujourd’hui, une proposition de loi visant à instaurer un prix minimum aux producteurs. Une proposition qui reprendra un certain nombre d’éléments de celle déposée par le groupe de La France insoumise.
« C’est déjà un “bout de solution” apporté aux agriculteurs et qui prouverait qu’on les a écoutés », justifie Marie Pochon.
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