Trois clés pour « créer une vision commune »

1. Distinguer les espaces professionnel et familial

« Il est indispensable de marquer de façon très claire le passage de la famille au milieu professionnel, explique Michel François, conseiller et coach en agriculture (Cresco Conseil), réseau Agricoaching. « Quand tu franchis cette porte, tu n’es plus dans la maison, mais dans l’EARL. Et voilà comment nous allons nous parler ». J’ai vu un fils rejoindre sa mère sur l’exploitation familiale et l’appeler : « maman », plutôt que par son prénom. Utilisez les prénoms, la relation devient professionnelle. Il est préférable aussi que le bureau ne se trouve pas dans la maison. Si l’enfant a besoin de recevoir un fournisseur ou de travailler tard au bureau, il le fera plus facilement dans un espace professionnel.

2. Réaliser des fiches de poste

Je conseille de faire des fiches de poste pour définir les tâches de chacun. Les responsabilités doivent être réparties, cela permet à tous de trouver et de prendre sa place. Cette initiative permet aussi de clarifier les postes et missions des personnes déjà présentes. Je l’ai fait récemment avec un couple d’agriculteurs qui s’apprêtait à accueillir leur enfant. La femme m’a dit : « Ah oui ... Je fais tout ça quand même ». Le mari était aussi étonné. Quand l’enfant arrive, c’est également le moment de se demander ce qu’on est prêt à lui céder. Si l’enfant crée une nouvelle activité, il faut en discuter.

3. Clarifier son projet

Que veut-on faire ensemble ? Dans quel environnement veut-on travailler, avec quels fournisseurs, etc. ? Le parent doit présenter son nouvel associé à tous ses fournisseurs. Les jeunes se plaignent souvent de cela. Quels sont les projets à développer, à maintenir, à ajuster ? Un enfant peut avoir envie par exemple que l’on cache les bâtiments, ou que l’on plante des haies. Il faut tout noter. Il faut se projeter à cinq ans et confronter les idées de chaque associé, notamment ce à quoi chacun est prêt à renoncer. »