Login

Céréale, malgré la pluie les pucerons peuvent faire des dégâts

Lorsque les conditions météorologiques sont pluvieuses, il est difficile de bien observer les pucerons sur les plantes.

Il faut rester à l’affût car des températures douces permettent aux populations de se maintenir et de provoquer des dégâts de jaunisse nanisante de l'orge.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Avec de fortes pluies et une abondance limitée de pucerons sur céréales à paille, on aurait pu croire que la jaunisse nanisante de l’orge (JNO) allait avoir une faible incidence en 2023-2024. « Toutefois, ils ont été observés pendant une longue période sur les plantes. Et 2023 s’est finalement située dans la moyenne en termes de fréquence de situation à risque. Il y a donc eu des pertes sur plusieurs zones, notamment à l’Ouest du territoire », rappelle Robin Comte, ingénieur Arvalis spécialiste des ravageurs de début de cycle et des maladies virales transmises par ces insectes.

Vigilence dès la levée

Des informations qui incitent à rester vigilant dès la levée des blés et des orges pour cette nouvelle campagne. D’autant que malgré les conditions pluvieuses actuelles, les températures plus élevées que la normale favorisent la présence de pucerons ailés et aptères qui sont déjà observés sur les premiers semis dans plusieurs régions. En effet, si les précipitations impactent les populations, en ralentissant leur reproduction et en perturbant leur période de vol, elles ne les tuent pas. Pour cela, il faut selon les espèces entre -5°C et -12 °C, ou des températures négatives plusieurs jours de suite.

Or, il n’est pas aisé de les observer au champ lorsqu’il pleut. Les conditions de luminosité ne sont alors pas favorables et les pucerons se « cachent » dans le cornet de la plante, le bas des feuilles… Les conditions seront davantage optimales par temps ensoleillé. D’ailleurs, à partir de 12 °C et sans pluie, ils volent. Si les plaques engluées restent pertinentes pour être alerté de l’arrivée des vols, le mieux reste d’observer 10 plantes sur 5 lignes de semis espacées de 2-3 mètres et d’en faire un pourcentage de plantes habitées. On vérifiera de plus qu’il s’agit d’espèces vectrices de la JNO : les plus couramment présentes sur céréales sont Rophalosiphum padi et Sitobion avenae.

Bien les observer

Sachant que la période de sensibilité de la plante va de la levée à mi-fin tallage, il est recommandé d’intervenir dès lors que les observations ont révélé que 10 % des plantes sont porteuses de pucerons ou quand leur présence est notée dans la parcelle pendant plus de dix jours. Les solutions disponibles sont toutes à base de pyréthrinoïdes (lambda-cyhalothrine, cyperméthrine, deltamétrine, esfenvalérate, tau fluvalinate, etc.). « Elles fonctionnent toutes bien avec un léger avantage pour les spécialités à base de lambda-cyhalothrine. Cela reste toutefois des produits de contact avec une faible persistance. Ils ne sont donc pas préventifs et seront efficaces jusqu’à deux semaines, suivant les conditions climatiques », informe le spécialiste.

Avec un premier cas de S. avenae résistant à cette famille détecté au Royaume-Uni, il est par ailleurs préconisé d’alterner les substances actives, à l’échelle territoriale, en cas de second passage ou d’une année sur l’autre. En effet, même si les molécules sont de la même famille, donc proches, leurs sites de fixation demeurent légèrement différents.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement