Initiative raconter l’agriculture avec poésie et humour

Au départ, il y eut des ateliers d’écriture réunissant des agriculteurs de profils variés et des élèves de BTS. À l’arrivée, huit planches de BD, un beau livre de 60 pages édité en 300 exemplaires et une lecture sur scène en public. Le fil rouge de ces œuvres : l’agriculture. Ce projet baptisé « Des voix des champs » a été porté par le comité de territoire Sud Grésivaudan (1). « Après avoir assisté à une soirée de théâtre, des agriculteurs ont eu envie de s’exprimer sur leur métier, raconte l’animatrice Lorène Migeat. En partenariat avec la MSA Alpes du Nord, nous avons mis en place des ateliers d’expression au début de 2019. »

« Le thème central était la façon dont nous nous sentions perçus par la société », poursuit Corinne Nirat, éleveuse à Saint-Vérand. L’illustrateur isérois Nicolas Julo a retranscrit les échanges en bande dessinée. « On reconnaît bien nos têtes et nos propos », s’amuse Jean-Pierre Detroyat, éleveur à Varacieux. L’aventure artistique s’est poursuivie par des ateliers animés par une écrivaine, Aude Fabulet. « Elle nous a fait écrire sur divers thèmes en nous soumettant des textes pour nous inspirer. N’étant pas un grand littéraire, je me suis surpris à aimer donner libre cours à mon imagination », témoigne Jean-Pierre. Et Corinne rit encore d’avoir reçu des demandes de dédicaces.

Jeu de l’oie

Les textes sont rassemblés dans un grand recueil illustré avec humour et poésie par quatre professionnels. D’abord, chaque agriculteur se présente et décrit sa journée type avec ses mots et son style. Plus loin, des signes agricoles sont détournés avec humour. Un chapitre répond à des questions souvent posées par le public (« pourquoi séparer les veaux de leur mère ? » etc.). Suit un « jeu de l’oie » inspiré des heurs et malheurs quotidiens, puis des textes poétiques sur l’origine du lait, de la viande et du blé, et quelques extraits d’un journal de bord tenu quotidiennement par un agriculteur aujourd’hui retraité. La diffusion du livre (gratuite) cible en priorité les médiathèques et lieux de passage.