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Crise des matières premières Les coûts de production du lait attendus en forte hausse en 2022

La crise des matières premières s’inscrit dans la durée, amplifiée par le conflit russo-ukrainien. Les coûts de production du lait de plaine pourraient croître de plus de 60 €/1 000 litres entre 2021 et 2022, estime l’Institut de l’élevage, à l’occasion de la conférence Grand Angle Lait du 5 avril.

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Voilà plus d’un an que la crise des matières premières met à l’épreuve la filière laitière. La guerre en Ukraine n’arrange rien. « On épand du pétrole sur un incendie », métaphorise Philippe Chotteau, économiste à l’Institut de l’élevage (Idele), lors du Grand Angle Lait 2022.

 

L’Ipampa lait de vache, suivant le prix d’achat des intrants dans les élevages, a grimpé de plus de 13 % sur un an en février. Le poste des aliments achetés y contribue fortement, « surtout les tourteaux ». Mais les flambées sont encore plus marquées sur le prix des engrais, de l’énergie ou même du petit matériel.

Une addition salée

Mais alors, quel impact concret sur les coûts de production des éleveurs ? Deux hypothèses ont été explorées par l’Idele :

 

Appliqués aux postes de charges relatives aux aliments achetés, carburants et engrais, et projetés sur 133 exploitations de plaine du réseau Inosys, ces scénarios laissent entrevoir des hausses de coûts de production allant de +15 à +61 €/1 000 litres entre 2021 et 2022.

 

Cela représente potentiellement une facture supplémentaire supérieure à 20 000 € par UMO pour un élevage à 346 000 litres de lait par UMO (moyenne des fermes Inosys intégrées à l’étude). « Ce n’est pas rien. Il y a une très forte sensibilité des exploitations aux prix des matières premières », souligne Benoît Rubin, de l’Idele.

Progression insuffisante du prix du lait ?

En parallèle, le marché des ingrédients laitiers reste très bien orienté. Les cotations poursuivent leur ascension. D’après les données de la Commission européenne, le prix de la poudre maigre a atteint 4 000 € la tonne à la mi-mars. Le beurre s’est quant à lui envolé à 6 450 € la tonne.

 

De quoi soutenir l’évolution du prix du lait. Le prix français, suivi par FranceAgriMer, a progressé de plus de 40 €/1 000 litres entre janvier 2021 et janvier 2022 (+10,8 %). Le produit viande des élevages progresse également. Mais « l’amélioration des produits est absorbée par la hausse des charges », tempère Gérard You, de l’Idele. La marge laitière indicée sur l’Ipampa (marge MILC) est orientée à la baisse. L’évolution du prix du lait n’a donc pas « un effet très stimulant sur la production laitière. »

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