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Désherbage du pois d’hiver : faire sans le Basagran

La spécialité reste homologuée sur pois de printemps.

Avec un coût un peu plus élevé, le Corum apparaît comme l'alternative évidente pour conserver sa stratégie de désherbage.

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Le Basagran SG (ou Adagio SG) a perdu son homologation sur pois d’hiver en 2022. Sans cet herbicide antidicotylédones composé de bentazone (870 g/kg), « on ne reste pas sans alternative mais cette spécialité représentait une solution pivot de postlevée, avec un spectre intéressant pour un coût raisonnable. Elle permettait notamment de s’affranchir de certaines adventices coriaces comme le bleuet et le chrysanthème », résume Gwénola Riquet, ingénieure à Terres Inovia.

Cette restriction reporte principalement la gestion du désherbage sur le Corum (bentazone 480 g/l, imazamox 22,4 g/l), dont le spectre est un peu plus large mais le coût supérieur de 15 à 20 €/ha, selon l’institut. « Ce qui reste acceptable, mais il faut garder en tête qu’il s’agit d’une culture déjà peu rémunératrice, rappelle l’experte. C’est pourquoi Terre Inovia travaille en concertation avec la firme et les instances gouvernementales pour un retour de l'usage pois d'hiver. »

Associations

Les programmes de désherbage avec Basagran habituels peuvent donc être maintenus avec substitution de la spécialité par le Corum, en postlevée seule (infestation modérée) ou dans un programme incluant une prélevée (infestation forte à très forte). À noter que la prélevée seule reste réservée aux situations à faible pression lors des levées printanières ou sur sols hydromorphes qui ne permettent pas toujours une intervention en sortie d’hiver.

Avec un spectre d’adventices relativement réduit mais problématique comme le bleuet et le chrysanthème, privilégier le Corum à sa dose maximale de 1,25 l/ha en une application. « Cette dose présente toutefois une efficacité moyenne », prévient Gwénola Riquet.

L’association Corum (0,8 à 1 l/ha) et Prowl 400 ou Pentium Flo (pendiméthaline) (0,6 à 1 l/ha) permet d’élargir le spectre d’action. Elle est intéressante sur crucifères, éthuse, fumeterre, chénopode, stellaire, matricaire, renouée (insuffisante sur renouée des oiseaux), pensée et véroniques, mais montre une efficacité moyenne sur ammi-majus, coquelicot et laiteron, selon Terres Inovia. « En passant à 0,6 l/ha sur les deux produits, le fractionnement en deux passages limite l’investissement de départ et permet de ne réaliser le second que si c'est nécessaire, en présence par exemple de levées d’adventices échelonnées », conseille l’experte.

Pour accroître encore le spectre (gaillet, renfort en coquelicot), le Corum peut être associé au Colt ou au Challenge 600. « Attention à bien prendre connaissance de leurs conditions d’emploi qui diffèrent, bien que les deux solutions soient composées d’alconifène à 600 g/l », signale l’ingénieure. Seul le Colt permet par exemple un fractionnement en deux apports, à 0,25 l/ha pour les deux produits. En passage unique, compter 0,5 l/ha de Colt ou Challenge 600 et de Corum.

« Globalement avec ce type de programmes associés, on se retrouve dans le haut de la fourchette avec le Prowl 400, aux alentours des 70-80 €/ha. Le coût est un peu plus contenu avec l’aclonifène, entre 40 et 50 €/ha, puisque les doses de Corum sont réduites », chiffre Gwénola Riquet.

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