Pas de précipitation pour désherber des céréales

Avec la pluie tombée depuis octobre, le désherbage se complique cette année. C'est d'autant plus le cas dans les sols riches en limons hydromorphes sensibles aux excès d’eau, qui s’engorgent durant l’hiver, comme par exemple dans les Pays de la Loire.

Sols bien ressuyés

« Plutôt que d’intervenir juste après le semis, nous recommandons d’attendre que les parcelles soient bien ressuyées et portantes pour que les agriculteurs puissent y rentrer, considère Anne-Monique Bodilis, ingénieure régionale dans les Pays de la Loire. Voire d’attendre quelques jours supplémentaires pour les cultures qui auraient le plus souffert. »

Avec l’eau qui stagne dans les champs, les plantules sont en effet asphyxiées. Et si l’on revient trop tôt pour les désherber, il y a un risque de phytotoxicité. Les produits racinaires (flufénacet, pendiméthaline, prosulfocarbe…) peuvent être risqués dans ces conditions d’excès d’eau.

Choix des produits

Comme la météo devrait encore être dégradée jusqu’à la mi-novembre, les mauvaises herbes vont continuer de pousser. Certains devront donc changer de produits. Plutôt que d’être en strict racinaire, ils devront passer en racinaire associé à du foliaire (chlortoluron en sols non drainés ou sulfonylurées…). Pourquoi ? Pour gérer à la fois les mauvaises herbes développées (plus de 3 feuilles), mais aussi celles qui le sont peu ou qui vont encore germer. « C’est au cas par cas et cela dépendra de la flore présente et des potentielles résistances existantes », indique toutefois Anne-Monique Bodilis.

Sur les sols portants, qui ne souffrent pas d’excès d’eau, il sera possible de passer un herbicide seulement si de gros abats d’eau ne sont pas annoncés dans les jours qui suivent. Si plus de 30 mm de pluie sont prévus dans les trois jours, mieux vaut reporter l'intervention.