Le glyphosate pour trophée Le glyphosate pour trophée
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Il faudrait être bien naïf pour croire que l’intense campagne antiglyphosate menée par les habituels activistes et contempteurs de l’agriculture ne repose que sur de seuls motifs de santé ! Le fonds de l’affaire est évidemment beaucoup plus large puisqu’il s’agit de couper les ailes de l’agriculture conventionnelle, en lui retirant un outil qui n’a pas de substitut (voir notre dossier du 17 juin 2016). Il y a derrière un autre « dividende » attendu, plus sournois et rarement évoqué : entraver par là même la montée en puissance de l’agriculture de conservation qui, de par ses vertus, commence à être particulièrement gênante, eu égard à la vision dogmatique qu’ils ont de l’agro-écologie.
Avec cette campagne, nous sommes bien dans le procès permanent des intrants et des moyens de production instruit depuis plus d’une décennie. Mais ici, il s’agit en plus d’une contestation de rupture. Dans les systèmes de production, cette molécule a en effet une place à part. Devant la perspective d’une interdiction, nombre d’agriculteurs se disent d’ailleurs désemparés, ne pensant pas qu’une telle éventualité pouvait un jour survenir en France.
En indiquant, le 29 août, qu’il voterait contre le renouvellement européen de l’autorisation du glyphosate, Nicolas Hulot a suscité un affolement général dans les milieux professionnels agricoles (lire page 23). Difficile de prédire comment ce vote à la majorité qualifiée tournera, alors que sept pays s’étaient précédemment abstenus. Avec cette posture, le ministre entrevoit là une prise de guerre potentielle chargée de symboles caricaturaux (glyphosate = Monsanto = OGM = productivisme). Alors que cette molécule vient souvent de Chine et qu’il n’y a pas d’OGM en France… Quant aux conséquences sur la production et sur les coûts d’une telle décision, quel est le politique qui s’en préoccupe ? Une fois de plus, l’agriculture est prise en otage. Comme elle l’a été sous le Grenelle. Les gouvernements passent mais, quelle que soit la couleur, l’obsession « anti » perdure….
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