Glyphosate Bayer remporte une victoire pour le Roundup
Un juge américain a interdit à la Californie de placer un avertissement sur les risques de cancer sur le désherbant Roundup. Une victoire pour son fabricant Bayer.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Bayer, le géant allemand de l’agrochimie, est engagé depuis deux ans dans un litige avec des milliers de plaignants au sujet des risques supposés de cancer liés à l’utilisation de désherbants tels que le Roundup.
Lundi 22 juin 2020, il vient de remporter une victoire dans une de ces affaires aux États-Unis. Elle concerne la « Proposition 65 », une loi adoptée en Californie en 1986, qui oblige à étiqueter en conséquence les produits dont le risque cancérigène est reconnu par l’État.
Une agence rattachée à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a classé en 2015 le glyphosate, un composant du Roundup, comme « probablement cancérigène », mais le juge de district William Shubb a fait valoir que « plusieurs autres organisations », y compris l’agence américaine de protection de l’environnement et d’autres agences de l’OMS, « ont conclu qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves, ou pas de preuve du tout, montrant que le glyphosate cause le cancer ».
> À lire aussi sur Décodagri.fr : Le glyphosate est-il cancérigène ? (30/01/2020)
Un avertissement « trompeur »
L’avertissement californien selon lequel le glyphosate cause le cancer est « trompeur », et de telles affirmations ne sont pas « purement factuelles », a déclaré le juge dans une décision de 34 pages.
William Shubb avait déjà rendu un jugement préliminaire en ce sens en 2018. Cette fois, il a rejeté les arguments de la Californie et rendu l’interdiction permanente.
> À lire aussi :Le glyphosate, l’herbicide le plus utilisé (19/05/202)
Des milliers de poursuites
L’Allemand Bayer a acquis l’Américain Monsanto en 2018 et fait face depuis à des litiges sans fin. En mars, il a fait état d’environ 48 600 poursuites en cours aux États-Unis. L’entreprise a subi des pertes importantes en conséquence, mais les juges ont réduit les amendes décidées par les jurys.
William Shubb a précisé que les jugements rendus contre Bayer n’affectaient pas la question de la « Proposition 65 ». « Les jurys devaient déterminer si les preuves, telles que présentées dans ces cas-là, montraient qu’il était plus probable que le glyphosate ait donné le cancer à ces plaignants que le contraire », a-t-il élaboré avant de préciser : « Ces jurys ont décidé que oui, mais la question sur le potentiel cancérigène du glyphosate est une question séparée ».
> À lire aussi :L’interdiction du glyphosate coûterait entre 6,50 et 80 euros par hectare (12/06/2020)
Pour accéder à l'ensembles nos offres :