Dordogne Une maison neuve ancrée dans son terroir
En Dordogne, des architectes s’inspirent du patrimoine agricole pour leurs constructions.
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«Il y a une logique dans l’architecture rurale sans architectes, incarnée en Dordogne par le patrimoine agricole. Tout ce qui définit ces bâtiments a un sens : leurs volumes, leur orientation… », disent les architectes Baptiste Manet et Yann Legouis, de l’agence Sapiens Architectes.
Depuis son enfance, Baptiste observe la configuration des granges mais aussi celle des séchoirs à tabac de la ferme de ses grands-parents agriculteurs. Ces bâtiments longs et fuselés assurent une ventilation naturelle très efficace. Originaire du village de Valojoulx, il y a construit, pour une cliente, une maison d’hôtes en misant sur la simplification des dispositifs architecturaux. Semi-enterrée au nord, elle s’inscrit dans la pente et profite ainsi de l’inertie de la terre. Au sud, la façade vitrée est protégée du soleil estival par les arbres et la casquette formée par le toit. L’hiver, une fois les feuilles tombées, le soleil bas entre pleinement.
Pierres de réemploi
Les pignons sont en parpaing habillés de pierre massive. « Ces façades en pierre assurent une continuité patrimoniale avec le site. » Sa cliente a acheté sur Leboncoin des pierres à des particuliers. Elle les a acquises à 25 € le m2, contre 295 € pour la pierre de carrière. Déjà patinées, elles s’insèrent bien dans le contexte.
Les 110 m2 de façades vitrées, rythmées par une large trame en pin réalisée par le charpentier du village, avec des châssis ultra-simplifiés dont la majorité est fixe et des menuiseries bois-aluminium, ont coûté 43 000 € HT. La toiture de 140 m2, qui associe une charpente industrielle à fermette, une isolation en ouate de cellulose et des plaques ondulées en fibres-ciment Eternit, est revenue à 13 000 € HT. « Aujourd’hui, ce n’est plus viable économiquement de poser de la lauze comme sur les maisons voisines », révèle Baptiste.
La commune se trouvant dans la vallée de la Vézère, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, et la parcelle dans le périmètre de protection d’une église, l’agence a dû défendre ses choix esthétiques auprès de l’architecte des Bâtiments de France. C’est grâce à la référence du patrimoine agricole que le projet a été validé. Raphaëlle Saint-Pierre
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