1. En famille mais chacun chez soi 1. En famille mais chacun chez soi
De la décohabitation au chacun chez soi, des agricultrices bretonnes témoignent.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
«Nous avons très vite construit de nouvelles porcheries », se souvient Anne-Marie Crolais. Installée dans les années 1970 sur l’exploitation de son mari, elle a reçu un bon accueil de ses beaux-parents, avec qui elle a cohabité. « Au bout de cinq ans, j’ai menacé de m’installer dans un mobil-home si nous n’avions pas notre maison. J’avais besoin de liberté. Nous avons gardé la maison en cassant les murs et aménagé l’étage. Mes beaux-parents ont réhabilité un logement à côté. Les groupes féminins m’ont été d’un grand secours à cette époque. »
Anne-Marie est un symbole de cette génération de femmes qui ont refusé le rôle subalterne attribué de longue date aux belles-filles. Ce lundi 24 avril 2017, elle assiste à une réunion de « Bienvenue à la Ferme Bretagne ». Autour de la table, pour la dizaine d’agricultrices et d’agriculteurs présents, le constat s’impose : la décohabitation n’est plus un problème. Il y a eu plusieurs vagues de comportements : l’abandon des vieilles maisons pour construire du neuf. Ce que certains appellent l’époque « Formica ». Marie-Christine, la cinquantaine, poursuit : « L’arrivée des Anglais, qui ont racheté et restauré nos vieilles pierres, nous a montré la valeur de ce patrimoine que nous avions abandonné. » Anne-Marie Crolais acquiesce. Sa fille, qui a repris l’élevage, a restauré sa longère. Quatre générations se côtoient dans la cour, sans compter les touristes qui occupent les gîtes. Mais chacun a son « chez soi ».
Marie-Christine vit autre chose : « Nos jeunes ont de nouvelles envies. Souvent leurs conjointes ne travaillent pas sur les exploitations. Ils préfèrent habiter dans les bourgs. Ils ne veulent plus de nos grandes maisons. » Une situation que connaît Jeanne-Noëlle, qui en fait un atout : « Nous envisageons des transformations pour accueillir plus tard nos parents vieillissants. »
Après la pierre, le bois
Roselyne évoque une autre mode qui se répand : « Les jeunes se passionnent pour le bois, les bâtiments basse consommation. » Un phénomène émerge en Bretagne, en lien avec ces envies : la construction de logements de fonction et de qualité dans les hangars agricoles neufs ou réhabilités.
[summary id = "10022"]
Pour accéder à l'ensembles nos offres :