Des solutions pour détecter l’influenza aviaire plus tôt

Un outil facile à mettre en œuvre, peu coûteux, non invasif et efficace pour détecter le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). C’est le fruit du travail de Fabien Filaire, qui a achevé en 2023 sa thèse d’université dans l’UMR IHAP (Inrae et École nationale vétérinaire de Toulouse).

Avant les symptômes

« On s’est rendu compte que la détection du virus dans les poussières présente une sensibilité élevée, équivalente à celle des écouvillons réalisés lors de la surveillance officielle », dévoile-t-il. Il est donc possible de détecter le virus de la grippe aviaire dans la poussière avant même les premiers symptômes.

« Quand on sait qu’un canard peut excréter le virus pendant 3 à 5 jours sans montrer de signes cliniques, cette solution est intéressante », assure Fabien Filaire. D’autant plus que les prélèvements sont réalisés par les éleveurs avec une chiffonnette. Le tissu est ensuite envoyé au laboratoire, où le test PCR est réalisé.

Test à la ferme

Une autre publication de Fabien Filaire et de plusieurs de ses collègues concerne une méthode permettant de détecter rapidement un animal infecté par l’influenza aviaire hautement pathogène. « Il s’agit de faire un prélèvement par écouvillon sur un animal présentant des signes cliniques, décrit-il. Nous pouvons obtenir un résultat dans les 30 minutes, en plongeant l’écouvillon dans un mélange réactionnel à incuber dans un bain-marie. On peut aussi utiliser un bloc chauffant, permettant de faire monter la température à 65°C de manière assez stable. »

Le mélange réactionnel passe du violet au jaune quand il est positif. Ce test peut donc être réalisé directement à la ferme. « Nous avons montré que cette méthode fonctionne, témoigne Fabien Filaire. Si des entreprises veulent développer des kits et faire valider leur utilisation, ce n’est pas dans nos mains. »