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Les points à surveiller pour un labour d Les points à surveiller pour un labour d’hiver optimisé

Les objectifs d’un labour d’hiver sont différentsde celui réalisé à l’automneou au printemps. La charrue doit donc s’adapterà ces attentes.

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L’objectif du labour d’hiver est de faire intervenir la météo pour travailler le sol et ainsi faciliter sa reprise au cours du printemps. Ce travail permet à la terre de recevoir une succession alternative de phénomènes climatiques, qui vont venir briser les mottes, notamment avec le mécanisme de gel et de dégel.

« Les attentes du labour d’hiver et de celui d’automne sont, pour la plupart, contradictoires », nous expliquait, il y a peu, Jean-Luc Farges, de Lemken. à l’automne, l’agriculteur va surtout chercher le débit de chantier car le semis a généralement lieu peu de temps après. Le labour est le plus souvent jeté pour faciliter sa reprise juste après. En hiver, le travail est plus exigeant sur le profil à réaliser et moins sur la rapidité d’exécution.

 

Un profil à soigneret à ajuster

« Contrairement au labour d’automne, celui d’hiver doit être dressé, avec du relief. Pour y parvenir, il faut notamment adapter sa vitesse. Si elle est plus faible, entre 4 et 6 km/h par exemple, elle apporte un profil plus dressé », précise Jean-Luc Farges. Attention, il faut ajuster ces valeurs en fonction de ses terres. Pour celles qui sont très argileuses, il faut veiller à ne pas trop mouler. Dans ce cas, la vitesse peut être un peu plus élevée.

S’il est possible de modifier la largeur de travail par corps, il est préférable de la réduire, en intervenant autour de 16 pouces par corps par exemple. Ce facteur participe aussi à la réalisation d’un profil dressé, le plus idéal possible.

La profondeur peut être plus importante que pour un labour d’automne. Parmi les avantages recherchés, il y a le fait de casser la semelle de labour. Plus de profondeur est également un avantage pour certaines cultures de printemps. Par exemple, les pommes de terre ont besoin d’une grande hauteur de terre fine pour leur implantation.

Dans le cas de terres fortes ou hydromorphes, des dispositifs sont placés sur l’outil pour accentuer le décompactage et favoriser le drainage. Des pics prennent place derrière un ou plusieurs corps : ils vont travailler entre 10 et 15 cm en dessous de la profondeur de travail de la charrue.

 

Période et conditions parfois délicates

L’idéal pour un labour d’hiver, c’est qu’il profite au maximum du climat froid pour favoriser l’effet mécanique de la météo. Ainsi, il peut se faire dès la fin de l’automne. Il faut cependant trouver un juste milieu pour ne pas laisser le sol à nu trop longtemps, mais également respecter les consignes administratives (date de destruction des couverts notamment). Par soucis d’adhérence et de respect du sol, le labour doit se faire dans des conditions météorologiques les plus saines possible, avec un sol le plus ressuyé possible, ce qui est parfois rare à cette période de l’année.

La réalisation dans de bonnes conditions permettra de diminuer le taux de patinage du tracteur. Une meilleure traction engendrera un meilleur respect du sol ainsi que des économies de carburant. Une cohérence de l’ensemble tracteur-charrue est tout aussi essentielle. Dans certains cas, un lestage adéquat et réfléchi peut être nécessaire afin d’augmenter la capacité de traction.

 

Matière organique et adventice dans le viseur

Pour la matière organique, l’idéal est d’effectuer un premier déchaumage avant de labourer afin de mélanger les résidus et de favoriser une première décomposition. Un labour plus dressé et plus profond est recommandé pour introduire la matière organique sur la profondeur de travail. Celle-ci se trouvant prise en sandwich entre chaque raie. Cette stratégie améliorera la décomposition des résidus. Le labour peut remplacer l’utilisation d’un herbicide total. « Mais en cas d’infestation de la parcelle par des adventices, il sera nécessaire d’adapter quelque peu les réglages de la charrue. L’horizon de surface, où se situe la majorité des graines, devra se retrouver le plus profond possible pour empêcher au maximum leurs levées », explique Jean-Luc Farges.

Précisons également qu’enfouir le stock semencier d’adventices est pertinent dans le cas d’un labour non systématique. En effet, les graines devront passer plusieurs années en profondeur pour perdre leur pouvoir germinatif.

Pierre Peeters

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