Pomme de terre : le GIPT se félicite de la réindustrialisation de la filière
L’assemblée générale du GIPT, le groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre, a été l’occasion de faire un bilan de l’activité de l’année, mais surtout de se projeter dans le futur pour la filière.
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« Même si la fermeture d’une usine (Haussimont dans la Marne) peut être vécue comme un échec collectif, sachons nous féliciter de la réindustrialisation tant attendue de notre filière », a affirmé Arnaud Delacour, le président du GIPT (Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre), le vendredi 15 décembre 2023. En effet, sont annoncées la construction de trois nouvelles usines en France, principalement sur le segment des frites surgelées, mais aussi l’augmentation des capacités industrielles déjà installées.
« Aujourd’hui, près des deux tiers des pommes de terre plantées en France sont transformées en usine, mais la moitié seulement en France, a complété Bertrand Ouillon, le délégué général du GIPT. Mais à terme un nouvel équilibre devrait voir le jour avec l’entreprise Clarebout à Dunkerque (avec une usine qui entrera en pleine production en janvier 2024), mais aussi les annonces d’Agristo et d’Ecofrost, qui doivent construire chacun une usine. Ainsi, la production française de produits finis pourrait doubler d’ici à cinq ou six ans. »
Trouver suffisamment de producteurs
« Mais pour cela, il faudra trouver suffisamment de producteurs pour accompagner le développement de notre filière et alimenter ces usines, ajoute Bertrand Ouillon. Si jusqu’à présent cela ne posait pas de problème, cela devient de plus en plus problématique, en particulier du fait d’approvisionnement difficile en plants. »
Le GIPT a aussi indiqué qu’il veillerait à ce que les engagements en termes de durabilité ne conduisent pas à un risque non maîtrisable pour les producteurs. Et d’ajouter qu’il combattra les surrèglementations françaises. « Sinon, comme nous le constatons déjà cette année pour les plants, c’est notre souveraineté alimentaire qui sera mise à mal », estime Arnaud Delacour.
Décarbonation des activités
« La planification écologique et la décarbonation de nos activités sont un immense défi, a-t-il poursuivi. Nos entreprises industrielles s’y préparent depuis des années, et le maillon agricole y travaille également à travers la recherche appliquée menée par les équipes d’Arvalis. Nous assumerons solidairement l’engagement de notre filière et déclinerons une feuille de route pour une mise en œuvre effective des solutions innovantes au sein de nos exploitations. Notre objectif est d’y parvenir rapidement en conservant ce qui fait notre performance et en y ajoutant aussi la durabilité. »
Le GIPT a aussi rappelé que tout se complexifiait avec la moindre disponibilité des facteurs de production et l’accroissement du risque climatique. Pour aller plus loin dans la réduction des intrants tout en maintenant la productivité et la résilience à l’échelle de la rotation, ont été cité : la génétique, la mécanisation, le numérique, une meilleure efficience de la fertilisation…
« N’ayons pas peur de rajeunir par l’innovation technologique et organisationnelle : c’est parfois vertigineux, car risqué, mais c’est à ce prix que nous resterons attractifs pour de nouveaux producteurs et conquérants sur les marchés mondiaux », a conclu Arnaud Delacour.
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