Associations Le Collectif Nourrir veut généraliser l’agroécologie paysanne
Le Collectif Nourrir a présenté ses ambitions pour une agriculture respectueuse des paysans, des animaux et de la planète. Un objectif qui passe par l’installation massive de nouveaux agriculteurs.
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Le Collectif Nourrir, issu de la plateforme Pour une autre Pac, regroupe 53 organisations divisées en 4 collèges. Il est constitué de 13 organisations paysannes, 13 organisations de protection de l’environnement et de bien-être animal, 11 organisations de solidarité internationale et 17 organisations de citoyens consommateurs. Devant la presse le 17 avril 2023, il a exprimé ses ambitions : « œuvrer à la mise en place de politiques agricoles et alimentaires justes, démocratiques et écologiques ».
Installer massivement
Le coprésident du Collectif Nourrir, Mathieu Courgeau, éleveur laitier vendéen, l’a rappelé « alors que 200 fermes disparaissent par semaine. […] Nous demandons que les choses changent ». Il a ainsi résumé : « Le Collectif Nourrir veut garantir le droit de tous à une alimentation saine, en défendant un modèle agricole respectueux des paysans, des animaux et de la planète. » Selon lui, la souveraineté alimentaire ne doit pas être « une incitation à maintenir le système productiviste en place alors qu’il dépend entièrement des cours mondiaux, des engrais chimiques russes, du soja OGM sud-américain ».
Le Collectif pointe notamment l’industrialisation et le productivisme agricole qui « empêchent l’agroécologie paysanne de se généraliser ». Et prône plutôt l’installation massive de nouveaux paysans justement rémunérés. « Ce sujet doit devenir une grande cause nationale, mobiliser toutes les énergies et focaliser toutes les intentions », a insisté Clotilde Bato, coprésidente du Collectif et déléguée générale de l’association Sol. Le Collectif a d’ailleurs rappelé prendre part aux débats sur les futurs pacte et loi d’orientation et d’avenir agricoles.
Contrat social sur l’alimentation
« Il y a besoin de reconstruire un contrat social autour de l’alimentation, a aussi défendu Nicolas Bricas, chercheur en socioéconomie au Cirad. Les plus gros investisseurs aujourd’hui du système alimentaire viennent du numérique et bouleversent le système, a-t-il complété, craignant que celles-ci ne portent un projet d’alimentation sans agriculteurs sous couvert d’écologie. Que faire de cette alimentation sans agriculture ? La question se pose sur la construction du système alimentaire. »
« Il faut une convention citoyenne sur l’alimentation, suggère Nicolas Bricas. Il faut un débat citoyen avec les agricultures, les intermédiaires, les alliés de la santé, du travail, de la culture, de l’éducation et des citoyens pour réfléchir à comment se nourrir aujourd’hui et demain. » Un travail qui doit démarrer à l’échelle locale, préconise le chercheur, puis aboutir sur une grande conventionne citoyenne.
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