Culture bio Communiquer pour entretenir le lien
Depuis 1970, la famille Audier cultive en bio à Aix-en-Provence, pratique la vente directe et explique son savoir-faire par des conférences, des visites des serres, des livres et sur les réseaux sociaux.
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«Quand j’ai démarré l’agriculture écologique, j’ai compris que je ne pouvais le faire qu’avec les consommateurs », explique Maurice Audier, 92 ans. Pour faire « avec », il publie en octobre 1970 une annonce dans le journal local, Le Provençal : « Légumes sans pesticide, sans produit chimique, 100 % naturels ». Il y a cinquante ans, ce maraîcher d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) est alors un pionnier qui expérimente la lutte intégrée et ouvre son exploitation aux visiteurs. « Je leur montrais des feuilles et des pucerons perforés par un parasite. Je leur apportais la preuve de ce que je leur expliquais », se souvient-il.
Passer par la science
Sa petite-fille, Magali, a pris le relais. Aujourd’hui, elle accueille deux ou trois fois par an des écoles et des petits groupes de clients. « Je leur raconte, en une heure et demie environ, l’histoire de notre famille, notre vision des cultures, et la continuité entre la pépinière, le jardin et le magasin. Nous terminons par un goûter. Il est important de nous ouvrir aux questions, et qu’eux se rendent compte de ce que cela implique d’être en bio », témoigne celle qui a repris l’exploitation.
Convaincus qu’il fallait produire différemment, Maurice et Hélène Audier ont intéressé le public aux avantages de leurs pratiques. « Je suis passé par la science pour expliquer le respect des équilibres naturels », dit le producteur retraité. Il a donné des conférences à la faculté de médecine de Marseille et aux élèves du lycée agricole Aix-Valabre. Il a aussi publié Pour un jardin de vie, un livre qui condense ses conseils. Son érudition lui a valu des articles de presse, des passages à la radio et à la télévision, et la visite, en 1991, du ministère de l’Agriculture.
Sa fille, Danièle, a accompagné le développement de Céréprim, le magasin attenant à l’exploitation d’un hectare et demi. « Par bouche-à-oreille, notre clientèle s’est peu à peu constituée, et nous avons agrandi trois fois la boutique. Nous vendons des plants et tous les légumes bio du jardin, des conserves maison, et des produits d’autres producteurs locaux », explique-t-elle. Si les rayons épicerie, cosmétique et entretien se sont étoffés en trente ans, le magasin conserve une ambiance familiale que l’on retrouve sur internet et les réseaux sociaux.
Le virage du digital
Robin, le conjoint de Magali, a apporté son expérience en communication digitale. Le site internet (1), créé en 2012, est alimenté chaque semaine comme les comptes Facebook et Twitter, ainsi qu’un e-mailing adressé aux clients. Robin diffuse des annonces de promotions, des invitations à déguster un produit, des recettes de Danièle, etc. Un sondage maison, lancé en pleine période de confinement pour mieux connaître leurs nouveaux clients, les a confortés dans leur démarche : la communication est indispensable.
Alexie Valois
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