Qualité identifiée Trois productions pour trois jeunes associés
Petits fruits rouges, veaux de lait et bovins limousins sont les productions respectives vendues en direct par Cécile, Dominique et Nicolas Peyrard.
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En 2000, Nicolas Peyrard s’associe en Gaec avec son père Michel sur une structure de 60 ha qui abrite 50 vaches limousines inscrites et 1,5 ha de fruits rouges, à Saint-Romain-Lachalm, en Haute-Loire. Le jeune homme est passionné d’élevage et de génétique. Bon communiquant, il développe les ventes en direct de viande et d’animaux reproducteurs initiées par son père. Sa sœur Cécile les rejoint en 2006. Spécialisée par sa formation et de nombreux stages dans la production de petits fruits, elle prend en charge cette production, qu’elle valorise jusqu’à 4 ha. Leur frère Dominique remplace Michel à son départ en retraite, en 2008. L’augmentation de la SAU permet de doubler le troupeau allaitant. Dominique, commercial en matériel agricole avant son installation, prend en charge la mécanisation, les cultures, les panneaux photovoltaïques et la production de veaux de lait. « Chacun est spécialisé, mais nous nous retrouvons sur les marchés », sourit la fratrie.
Marchés et magasins de producteurs
La famille Peyrard est présente de mi-juin à mi-septembre sur trois marchés de producteurs, à Saint-Romain-Lachalm, Saint-Didier-en-Velay et Aurec-sur-Loire. « Lorsque la saison bat son plein, la production de fruits est aussi vendue à un grossiste, à une dizaine de pâtissiers et à des magasins de producteurs, explique Cécile, qui propose une gamme de sept fruits rouges. Tout le second choix est commercialisé à la ferme, sur commande, pour des confitures. Nous avons une ligne spéciale pour gérer 200 appels par jour au pic de la production. Nous manquons régulièrement de marchandise. »
La gamme de fruits rouges proposée à la vente est aussi variée que colorée. © Monique Roque Marmeys
Quant à la viande de veau et de bœuf, elle n’est jamais vendue sur les marchés : « Nous fournissons deux magasins de producteurs, précise Nicolas. Nous sommes associés à sept exploitations au Coin des producteurs, à Saint-Étienne, où nous assurons deux permanences par mois. Et nous sommes simples apporteurs à La Ferme d’ici, à Yssingeaux. » Un tiers des veaux élevés sous la mère est vendu en direct entre décembre et mai. Des colis de 5 et 10 kg sont réalisés dans l’atelier de découpe collectif du CFPPA d’Yssingeaux. Les colis de viande produits à partir de génisses de 3 ans et de jeunes vaches y sont aussi conditionnés. Trois types de colis sont proposés : Tradition, Grillades et Steak haché. « Tous plaisent à nos clients. Les steaks hachés surgelés sont un pari gagnant, ils représentent 100 kg sur une carcasse de 450 kg. » Une partie des colis est vendue sur commande à la ferme, où les éleveurs n’ont pas aménagé de magasin. Vingt-cinq veaux élevés sous la mère sont commercialisés sous la marque Veau des Monts du Velay-Forez et sous le Vedelou label rouge, une appellation valorisant des veaux nourris au seul lait entier de vache et produisant une viande blanche prisée par la boucherie traditionnelle.
Parler du métier et en vivre sans intermédiaire
« En vendant quasiment tout ce que nous produisons sans intermédiaire, nous ne dépendons pas des marchés mondiaux et nous protégeons l’environnement en limitant les déplacements », précisent les associés, qui organisent tous les deux ans une journée « portes ouvertes ». En août 2019, 120 personnes ont été reçues. « En tant que producteurs, il est important que nous puissions parler de notre métier et de nos produits aux consommateurs, souligne Nicolas. Nous croyons aussi à des structures collectives à l’échelon local pour dynamiser nos marchés. » Le jeune homme est président du Syndicat limousin de Haute-Loire, membre du GIE Lauv’Lim (qui valorise la sélection de 60 éleveurs d’Auvergne et de Lozère) et de l’association Sans cornes des sommets. Dominique est, quant à lui, vice-président de l’Association pour la promotion et la production du Veau des Monts du Velay-Forez.
« Nous trouvons un sens à un métier dont nous sommes fiers », souligne la fratrie. De quoi satisfaire leur père, lui-même pionnier, dès les années 1990, dans la défense de productions de qualité identifiées et de la vente en direct.
Monique Roque-Marmeys
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