Des bovins et des cultures pour un système autonome
Installé à titre individuel, Sébastien Vidal a trouvé un équilibre sur son exploitation de 160 ha abritant 85 vaches allaitantes et 70 ha de grandes cultures.
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« Je ne me passerai ni des unes ni des autres », sourit Sébastien Vidal, en évoquant ses vaches et ses parcelles de cultures, fier de révéler aussi que 2025 sera sa vingtaine campagne de vêlage. Depuis son installation en 2005 à Broût-Vernet dans l’Allier, à l’âge de 21 ans, l’éleveur-cultivateur n’a pas perdu de temps. L’exploitation, acquise par son arrière-grand-père en 1936, compte 70 ha dont 40 ha de cultures et une vingtaine de vaches lorsqu’il succède à son oncle partant à la retraite. Il multiplie par quatre le cheptel-mère en dix ans et double la SAU en vingt ans. Une stabulation paillée de 87 places au cornadis est construite en 2017. « Plusieurs productions demandent une bonne organisation du travail et de la polyvalence. L’ennui n’existe pas, plaisante l’éleveur, qui affiche aussi plus de 2 000 heures de tracteur par an. J’apprécie leur complémentarité et j’ai plaisir à essayer de bien faire à tous les postes. »
Autonomie alimentaire
Sébastien est passé des vêlages de printemps à des vêlages plus précoces du début de novembre à la mi-janvier. Les broutards sont ainsi sevrés en août avant d’être repoussés en bâtiment pour des ventes entre la fin de septembre et la fin de novembre. « Un moment où la demande est la plus attractive sur le marché », souligne l’éleveur, qui vend à la coopérative Sicagieb à Montbeugny (Allier). L’aliment de repousse est composé de deux tiers de céréales produites sur l’exploitation (grand épeautre, maïs, orge, blé et triticale) et d’un tiers de complémentaire acheté. Les animaux reçoivent aussi du foin à volonté. Quant aux vaches et génisses, elles sont engraissées avec de l’ensilage de maïs, de l’enrubannage de luzerne, de l’orge, du triticale et du tourteau à 32 % de protéines. « Mes achats extérieurs ne dépassent pas 25 t d’aliment complémentaire », précise Sébastien Vidal. Le troupeau affiche une productivité numérique supérieure à un veau par vache et par an et une très faible mortalité. La marge brute par UGB a atteint 760 €/UGB en 2023 avec des prix de vente en augmentation par rapport à 2022.
Les grandes cultures subissent en revanche une diminution de 65 €/t de leur prix de vente (toutes productions confondues) entre 2023 et 2022 et une augmentation de 25 % des charges opérationnelles (800 €/ha contre 640 €/ha).
Organisation du travail
Pour pouvoir gérer seul une charge de travail conséquente et diversifiée, Sébastien Vidal s’est doté de matériel de cultures et de fenaison de grande dimension. Il les amortit plus vite en faisant un peu de travail d’entreprise. Concernant son troupeau, il apprécie la facilité de conduite et la conformation des charolaises, tout comme la rusticité et les qualités d’élevage des salers et des aubracs. Les vaches sont équipées de capteurs de vêlages et la stabulation d’une caméra reliée au téléphone de l’éleveur. Chaque mois amène ses travaux spécifiques sur les terres et dans les prairies. « Parmi mes loisirs, figure tout de même une semaine au Sommet de l’élevage où je partage ma passion pour les concours salers avec le Gaec Chavenon, mes voisins sélectionneurs avertis », sourit le jeune homme, qui apprécie aussi sa vie sociale en tant que chasseur. Sur un plan professionnel, il est administrateur à la Sicagieb et au GDS 03. « Depuis trois ans, je cultive quelques ares de pommes de terre nouvelles que je vends en direct sur l’exploitation, explique Sébastien. J’éprouve une vraie satisfaction à rencontrer des consommateurs et à les régaler de ce produit. J’ignore le devenir de toutes mes autres productions. Nous avons même fait et vendu des frites avec des copains sur un marché de producteurs. C’était gratifiant et très convivial avec une bonne image de notre métier. »
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