De la viande bio aux portes de Bordeaux
Issu d’une famille d’éleveurs depuis trois générations, Jean-Denis Dubois produit de la viande bovine, au cœur de la métropole bordelaise. Sa position géographique est un atout pour développer la vente directe.
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La ferme Fourcade de Jean-Denis Dubois se trouve à quelques encablures de la rocade bordelaise. Son exploitation de 150 ha, dont les deux tiers sont situés au cœur d’une réserve naturelle, est un havre de paix. On y entend le chant des oiseaux et des cigognes y ont même trouvé refuge.
Prairies naturelles
La propriété de Jean Denis est entourée de champs et de haies. Soixante-dix mères de race limousine et une centaine de veaux et génisses paissent sur des prairies naturelles. Au départ, Jean-Denis Dubois entreprend des études commerciales, mais ce fils d’éleveur laitier décide de rejoindre les terres de son père, dont une partie allait devenir une réserve naturelle. Après avoir travaillé quelques années avec son père, il s’installe au milieu des années quatre-vingt, mais abandonne le lait.
« La vente directe a débuté du temps de mon père. Il vendait déjà du lait aux gens des alentours, précise l’éleveur. Dès que je me suis installé, j’ai débuté par me constituer petit à petit un cheptel de bovins à viande, des charolaises au départ, puis des limousines. » Par conviction, Jean-Denis abandonne le tout-intensif. Passionné d’élevage et d’agronomie, il ne voit pas d’un bon œil l’industrialisation à outrance de l’agriculture comme une solution viable sur le long terme.
Il se considère comme éleveur paysan. « Ici, on essaie de se rapprocher du vivant, du naturel. » Face à l’importation excessive et coûteuse en énergie de viande bovine, parfois de qualité douteuse, il répond par une production locale raisonnée. « Ici, je n’ai jamais labouré une seule parcelle, ce sont de véritables puits de carbone au niveau environnemental », souligne-t-il.
À la fin des années quatre-vingt-dix, Jean-Denis Dubois abandonne tout produit de synthèse et se tourne vers l’agriculture biologique, certification qu’il obtient en 1999. Pour nourrir son cheptel, Jean-Denis Dubois récolte le foin fourni par ses prairies et fait deux hectares de luzerne. Au vu de ses charges d’alimentation élevées, il compte développer la luzerne. Il achète des céréales bio issues des campagnes aquitaines, pour les animaux en croissance.
Position stratégique
Il y a une vingtaine d’années, l’éleveur comprend que sa position stratégique aux portes de Bordeaux peut être un véritable atout pour développer la vente directe. La part de sa production vendue en circuit court représente actuellement 80 %. Son fichier compte près d’un millier de références dont entre 200 et 300 de clients réguliers.
Outre le veau et le bœuf, il vend aussi du porc de plein air produit sur une petite exploitation de la Dordogne. « Je fixe mes prix. Je dois trouver un équilibre entre ne pas faire des prix trop hauts et conserver une rentabilité. 15 %, c’est la part actuelle de l’alimentation dans le budget des ménages. En cent ans, elle n’a fait que diminuer au profit d’autres dépenses. »
Selon lui, la réussite d’un élevage comme le sien n’est pas du ressort uniquement du monde agricole, mais aussi des consommateurs qui doivent privilégier la qualité à la quantité. « Il n’est pas nécessaire de manger de la viande tous les jours. La viande doit être un produit festif. » À quelques années de la retraite, Jean-Denis Dubois a l’espoir de transmettre à sa fille Léa, âgée de 25 ans.
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