Les EBE des élevages laitiers bretons ont baissé en 2023
Selon les premières estimations d’Innoval en Bretagne, les résultats des élevages laitiers sont en recul en 2023. Les charges pèsent alors que les produits sont stables.
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« Selon nos projections pour 2023, l’EBE par associé baisserait de 15 000 à 20 000 euros d’EBE en 2023 par rapport à 2022 pour s’établir à 80 000-90 000 euros par UMO exploitant », explique Aubin Lebrun, référent technique en économie système chez Innoval (conseil en élevage).
Un échantillon de 212 exploitations
La simulation des résultats de 2023 est réalisée sur la base d’un échantillon de 212 exploitations laitières spécialisées bretonnes ayant clôturé leur exercice comptable du 30 septembre 2022 au 30 avril 2023. Il s’agit d’élevages de plus grandes dimensions que la moyenne régionale avec un total de 93 vaches (750 000 litres de lait) et 2,2 unités de main-d’œuvre (1,7 exploitant). L’estimation tient compte de l’évolution de l’indice des prix des intrants et services Ipampa et de données réelles des élevages.
Sur l’année 2023, le prix du lait est resté stable autour de 450 €/1 000 litres par rapport à 2022 (–25 €/1 000 litres sur l’année civile). Le produit viande est en léger recul (–4 €/1 000 litres, –0,15 €/kg) avec des prix de réformes en baisse depuis septembre. Dans un contexte inflationniste, les charges opérationnelles ont continué de progresser (+10-15 €/1 000 litres).
« On observe une augmentation du prix de l’aliment, mais également une hausse des quantités ingérées (+10 €/1 000 litres de concentrés). Les frais d’élevage sont en progression (+5 %) comme le coût fourrager (+5 %) avec plus d’achats en raison de la moins bonne récolte de 2022. »
Après une année 2022 de fortes hausses, les charges de structure (hors amortissements et frais financiers) progressent plus raisonnablement, de 5 à 15 €/1 000 litres, avec des augmentations de 5 % à 10 % sur l’entretien, de 5 % sur les autres frais (salaires…), de 25 % de la MSA exploitant compte tenu des meilleurs revenus en 2022. Le poste de l'énergie (carburant, lubrifiant…) est resté stable.
Cultures de vente
Ces moins bons résultats laitiers se conjuguent avec des marges brutes en baisse également pour les cultures de vente. En 2023, l’engrais a coûté plus cher (+35 % charges opérationnelles) et le prix de vente est en net recul (205 €/t) par rapport à 2022. Au final, l’EBE par associé s’établit en moyenne à 80 000-90 000 € contre 102 000 € en 2022, soit un retour au niveau de 2021 après une année exceptionnelle. « Les éleveurs ont des leviers techniques pour agir (coût des génisses, coût fourrager…) en gardant toujours comme maître mot la cohérence globale de son système », conclut Aubin Lebrun.
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