La diversification au cœur des projets de la ferme
Avec sa compagne Christine Julien, Florian Leguay a fait évoluer sa ferme laitière vers la production et la commercialisation de farine, viande, pâtes et huile.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« La première fois que nous avons sorti de la farine, nous avons ressenti de la fierté. Nous avons eu la satisfaction d’entendre les retours des clients sur notre produit fini », se félicite Florian Leguay. Ce polyculteur-éleveur de 37 ans n’imaginait pas produire et vendre de la farine, de la viande, des pâtes ou encore de l’huile, lorsqu’il s'est installé sur une ferme laitière à Sepx, dans la Haute-Garonne en 2011. Ce hors-cadre familial a poursuivi la production de son prédécesseur en reprenant son troupeau de vaches laitières. Il s’engageait dans un milieu qu’il connaissait très bien : « Dès que j’ai eu une mobylette, je me suis inscrit au service de remplacement, se souvient-il. J’ai fait la traite pendant presque dix ans, tous les week-ends et toutes les vacances ! »
La marque « La brique rose »
Lorsqu’il s’installe, lui et d’autres éleveurs imaginent très vite de créer une marque de lait départementale. « Le projet a avorté. Mais nous avions toujours cette idée en tête pour mieux valoriser une partie de notre travail. » Elle réapparaît quand lui et ses camarades des JA (Jeunes Agriculteurs) remportent les élections à la chambre d’agriculture de la Haute-Garonne, en 2019. Est alors née « La brique rose », une marque de l’association des éleveurs éponyme, qui valorise la production de 12 agriculteurs achetée à 100 % par la laiterie toulousaine Yéo Frais. « Nous avons des bonus avec le lait de la marque La Brique rose. Le prix de base est l’un des meilleurs du secteur », se félicite Florian Leguay, président de l’association des éleveurs.
Mieux faire fructifier sa production est au centre des autres choix de diversification et de transformation du Gaec. Ainsi, Florian Leguay et sa compagne Christine Julien viennent d’abandonner Euralis pour leurs poulets. Ils vendent désormais leurs volailles en direct, tout comme les œufs des poules pondeuses. « Nous voulions proposer davantage de produits dans notre magasin à la ferme pour inciter les consommateurs à venir », explique le couple dont l’exploitation se trouve au centre du tranquille pays de Comminges, au sud de la Haute-Garonne. « Nous-mêmes, nous doutions sur le fait que les gens viennent ! » Aujourd’hui, un tiers du chiffre d’affaires généré par l’atelier de transformation est réalisé grâce au magasin ouvert deux jours par semaine depuis deux ans.
Leur produit phare ? Les pâtes, lancées en 2021, avec l’installation de Christine sur la ferme. « Nous avons ensuite proposé de la farine à la suite de la demande de la clientèle », témoigne-t-elle. Pour développer la gamme, l’huile de tournesol (3000 litres par an) est venue s’ajouter au prix d’un investissement dans une presse. La production de viande devrait augmenter en même temps que le cheptel de limousines que Florian compte doubler. « La diversité de nos productions nous permettra de nous en sortir si jamais un pépin survient », met en avant le couple, parents d’un enfant de sept ans.
Varier l’assolement
Si les projets se sont enchaînés ces dernières années, Christine et Florian ont toujours de nouvelles idées. « Nous imaginons mettre en place une fabrique d’aliments à la ferme, anticipe Florian. D’abord parce que nous avons des issues de triage, du son qui provient du moulin à farine et du tourteau avec notre production d’huile. Ça aurait donc du sens. Et puis nous pourrions un peu mieux valoriser nos céréales. » Il le sait : « Notre avantage, c’est qu’on peut faire varier notre assolement en fonction de nos besoins. » Autre objectif : développer le photovoltaïque sur l’extension du toit d’un hangar. L’idée serait de produire 300 kWc d’électricité, en plus des 200 kWc déjà produits grâce aux panneaux installés sur les deux poulaillers. Mais ne lui parlez surtout pas de panneaux dans les champs ! « Avec le développement du solaire sur du foncier agricole, des jeunes comme nous ne pourront plus s’installer », estime-t-il.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :