Créer un atelier de diversification en houblon
La culture de houblon peut être une diversification intéressante. Elle nécessite l’emploi d’une main-d’œuvre saisonnière.
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Critères de réussite
Avec 672 hectares cultivés en 2022, la France est le cinquième pays européen producteur de houblon. Les États-Unis gardent la première place avec un peu moins de 25 000 hectares cultivés. « Une houblonnière moyenne américaine, c’est environ 200 hectares contre 5 hectares en France », précise Édouard Roussez, directeur général de Hopstock et houblonnier. Le Nord et l’Alsace, qui produisent 83 % de la bière française sont aujourd’hui largement déficitaires en houblon. Les nouvelles plantations se font principalement hors des régions traditionnelles, comme en Bretagne ou en Auvergne-Rhône-Alpes, et sur le mode de production biologique.
Le houblon peut théoriquement se cultiver partout mais avec des variétés et des itinéraires techniques différents. « Dans le Nord, nous avons des problèmes de mildiou qu'ont moins les houblonniers dans le sud de la France, indique Édouard Roussez. Toutefois, ces derniers sont contraints d’irriguer leurs houblonnières. » Le houblon est un rhizome, dont la culture nécessite un sol riche profond et drainant avec un taux d’argile inférieur à 20 %.
« L’installation est le moment le plus technique, poursuit l’expert. On peut atteindre 50 % des rendements nominaux dès la première année puis 100 % en deuxième année, en répondant à un certain nombre de critères : planter les racines nues, planter à l’automne, avoir un sol de qualité, du matériel adapté pour le désherbage et si possible un système d’irrigation ». Le coût d’une structure d’échafaudage est variable en fonction du modèle choisi. L’atelier de récolte est constitué d’une cueilleuse-trieuse, d’une remorque-arracheuse, d’un séchoir et d’une presse. L’expert estime son coût entre 50 000 et 80 000 euros pour les houblonnières de 1 à 5 hectares. « Des aides à l’investissement peuvent être sollicitées pour l’acquisition du matériel de culture et de récolte », rappelle Édouard Roussez.
Des obligations
Le temps de travail annuel consacré à la culture de houblon est estimé entre 200 et 250 heures par hectare en agriculture conventionnelle, contre 400 à 600 heures par hectare en agriculture biologique. « Ces heures sont réparties de la façon suivante : 50 % au printemps lors de la mise au fil, 30 % en septembre pour la récolte et 20 % pour le reste de l’année, indique l'expert. Il est possible pour le producteur de calibrer son matériel et d’adapter son choix de variétés pour travailler seul en dehors de la mise au fil et de la récolte ».
L’étape de la mise au fil, peu mécanisée, est particulièrement gourmande en main-d’œuvre. « Un houblonnier doit obligatoirement s’entourer de saisonniers à cette étape », souligne Édouard Roussez. La récolte nécessite uniquement quatre postes plus qualifiés avec une bonne maîtrise des outils agricoles, et ce peu importe la surface cultivée. Chaque liane est coupée puis exportée pour que les cônes (fleurs) puissent être séchés. « Une remorque peut transporter 100 à 150 lianes, estime l’expert. Or, nous récoltons environ 2 500 à 5 000 lianes/ha, cela représente une cinquantaine d’allers-retours entre la parcelle en cours de récolte et la plateforme ». Une contrainte biologique pèse également au moment de la récolte car le houblon se dégrade très rapidement après l’arrachage de la liane. « Le cône doit être séché dans les deux heures qui suivent la récolte », préconise Édouard Roussez, conseillant ainsi d’installer la houblonnière à moins de 4 km de la plateforme.
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