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Une multitude de points de vente

Stéphane Mourgues, ses parents Claude et Dominique, (ici avec leur salariée Sonia, à droite) vendent toute leur production en direct. Avec un principe : « Quels que soient les points de vente, on fixe le même prix partout. »

La famille Mourgues élève des porcs et des blondes d’Aquitaine. Elle a progressivement développé la vente directe pour valoriser ses productions.

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« Quand on a commencé à vendre notre premier veau, on ne pensait pas en arriver là ! », sourit Claude Mourgues. La ferme de Borde Blanche à Puycornet, dans le Tarn-et-Garonne, se compose d’une EARL pour l’exploitation agricole et d’une SARL pour la boucherie. Elle emploie trois salariés en plus de Claude et Dominique, âgés de 63 ans, et de leur fils Stéphane, 41 ans, qui les a rejoints en 2004. L’exploitation écoule la totalité de sa production de viande de blonde d’Aquitaine et de porc en vente directe ou quasi directe.

La famille Mourgues élève uniquement des blondes d’Aquitaine, par tradition familiale et sans rechercher de gros gabarits. (© Christophe Zoia)

Les Mourgues ont développé une diversité de points de vente : ils sont présents sur deux marchés de Montauban depuis plus de trente ans, livrent cinq magasins de producteurs, le drive fermier mis en place notamment par la chambre d’agriculture et un Intermarché. Sans oublier la vente à la ferme, deux jours par semaine.

Viande, conserves, charcuteries…

S’ils réalisent eux-mêmes les livraisons et une bonne partie de la commercialisation de leur viande, les exploitants la transforme également en totalité. Seul l’abattage est externalisé. Il est réalisé à l’abattoir de Montauban à une vingtaine de kilomètres. De retour sur l’exploitation, les carcasses sont valorisées en morceaux de viande, conserves ou charcuteries. « On a toujours réussi à vendre tous les morceaux, y compris les moins nobles, résume Dominique Mourgues. Après, on transforme aussi en saucisses, paupiettes et en sec. »

La mère de famille avoue « adorer le contact avec les gens sur les marchés. Et ça permet de nous faire connaître ». Il faut dire que ce type de commercialisation est une sorte de tradition familiale. Seul l’arrière-grand-père, Julien, qui a créé l’exploitation en polyculture-élevage en 1923, ne faisait pas de vente directe. Mais Ernest, le père de Claude, qui s’était orienté vers l’arboriculture, vendait déjà sur les marchés. Et Dominique et Claude, qui ont repris en 1986, faisaient de même avec leur production fruitière.

Le gavage de canards a été stoppé en 2019. Au prix d’un investissement limité, des bâtiments ont été transformés en porcherie en 2020. (© Christophe Zoia)

Des investissements progressifs

« Les fruits, ça ne nous plaisait pas, on les a abandonnés petit à petit, témoigne Claude. On s’est mis à gaver des canards en hiver. Puis à élever des bovins, activité pour laquelle j’ai beaucoup été aidé par Paul, mon beau-père qui était éleveur. » Sur leur stand au marché, les Mourgues proposent donc d’abord leurs derniers fruits (les melons notamment) et les canards. Les bovins, eux, sont vendus sur les marchés aux bestiaux. Jusqu’en 1996 et les premiers événements liés à la vache folle. « La clientèle le demandait et un conseiller de la chambre nous a incités à faire de la vente directe de bovins », se souvient Claude.

Tout s’enclenche alors : des investissements supplémentaires et progressifs dans un atelier de découpe, lequel sera agrandi en 2003, puis un magasin de vente à la ferme en 2006. C’est aussi à ce moment-là que Stéphane rejoint l’EARL et investit, au coup par coup, dans des fermes voisines. D’une trentaine de bovins et 1 700 canards par an avec 55 hectares de terres il y a 19 ans, l’exploitation atteint aujourd’hui 160 ha avec des cochons et des blondes d’Aquitaine.

Les animaux sont nourris uniquement, et depuis toujours, avec l’herbe et la production de la ferme. « Au lieu de vendre les céréales, autant les valoriser », affirme Stéphane. C’est la même idée avec la transformation sur place et la vente directe : « Nous maîtrisons les coûts, souligne Claude. Nous pouvons ainsi rester compétitifs. Et la clientèle nous le rend bien ! » Sur les marchés, « on sent un renouveau » : le chiffre d’affaires a augmenté de plus de 15 % cette année. Même lorsque les marchés étaient fermés à cause du Covid, les autres points de vente et de livraison de la famille Mourgues ont compensé cette perte.

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