Arboriculture Se diversifier en fruits et légumes pour partager les risques
La diversification, si elle est bien maîtrisée, aide à partager les risques et à gagner en résilience.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
En arboriculture, se diversifier en produisant d'autres variétés de fruits, des légumes sous serre ou de plein champ peut être une solution pour limiter les risques, tant climatiques que de marchés. Mais les débouchés doivent être évalués avant de se lancer dans une nouvelle culture. « En circuit long, il faut trouver des acheteurs intéressés de façon durable par le produit et capables de le valoriser », note Claire-Lise Verdier, de CER France Midi Méditerranée. Cela peut être aussi bien des grossistes approvisionnant le marché régional que des coopératives ou des expéditeurs capables de regrouper des volumes et de se placer sur le marché national parmi les autres régions productrices.
Compléter le calendrier de travail
En choisissant des espèces au cycle décalé, on allonge la période de récolte. Dans l'exemple ci-dessus, avec des fraises et des figues en plus des pêches et nectarines, on passe de quatre à sept mois de cueillette (de la mi-mars à la mi-octobre). Avec la taille, l'éclaircissage et l'entetien des vergers ainsi que les plantations de fraisiers, il y a du travail quasi toute l'année. Cela permet d'embaucher plus facilement des permanents, qui renforcent l'encadrement des saisonniers. « Allonger la période de travail aide aussi à fidéliser ces derniers et donc à les former plus efficacement. »
Dimensionner chaque atelier
La surface consacrée à chaque production doit être suffisante pour amortir les achats de matériel spécifique. Dans l'exemple ci-dessus, la surface en fraises atteindra 10 000 m² en deux temps, afin de rentabiliser la station de ferti-irrigation. « Il faut également avoir assez de volume pour intéresser des acheteurs », relève Claire-Lise Verdier.
Des risques partagés
Avec des espèces qui produisent à des périodes différentes, les risques climatiques sont partagés. Cela réduit ainsi l'impact économique d'une gelée à la floraison ou d'une grêle à l'approche de la récolte. « La diversification réduit également les risques commerciaux. Si un produit est en crise une année, les autres peuvent au contraire mieux se vendre, ce qui limite la baisse du chiffre d'affaires », constate-t-elle. En introduisant du maraîchage sous abri comme dans l'exemple ci-dessus, on sécurise également une partie de la production.
Etaler les ventes
Avec des récoltes et des ventes réparties sur une période longue, les rentrées d'argent sont plus étalées, ce qui facilite le financement des intrants et de la main d'oeuvre. « Le besoin en fond de roulement est moindre dans les exploitations diversifiées », note Claire-Lise Verdier. Mais il peut quand même y avoir de gros besoins de trésorerie ponctuels, comme pour l'achat de plants de fraisiers dans l'exemple.
Une meilleure marge
Le maraîchage sous abri, plus intensif, permet d'augmenter les volumes et le chiffre d'affaires sans avoir à mobiliser beaucoup de foncier. Dans l'exemple ci-dessus, 10 000 m² de fraises apportent une marge directe de 42 000 €. Une production à forte valeur ajoutée comme la figue contribue à hauteur de 26 300 € par hectare. La marge des pêchers, en comparaison, atteint 15 400 € par hectare.
Maîtriser chaque culture
Maîtriser des cultures différentes nécessite de la technicité. Mieux vaut se faire accompagner pour obtenir rapidement du rendement et une qualité adaptée à la demande. « Chaque culture doit dégager une marge suffisante pour couvrir les charges de structure, afin de ne pas perdre d'un côté ce qu'on gagne de l'autre », note Claire-Lise Verdier.
Trouver une organisation
Avec plusieurs cultures, l'organisation est plus complexe à gérer. « Il vaut mieux ne pas se lancer dans trop d'espèces différentes », conseille-t-elle. Au niveau des marchés, les prix des fruits et légumes restent de toute façon variables. « De meilleures marges permettent de faire des réserves les bonnes années pour faire face aux moins bonnes ».
Enfin, attention à ne pas surcharger le calendrier de travail douze mois sur douze. « Il faut avoir le temps de souffler au cours de l'année afin de tenir dans la durée et de rester efficace dans la conduite de l'exploitation. »
Pour accéder à l'ensembles nos offres :