Production d’agneaux de bergerie Une passion familiale pour le mouton
À la tête d’un troupeau de 930 brebis suffolks, Eric et David Rouillère se sont spécialisés dans la production d’agneaux de bergerie.
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David Rouillère, 39 ans, s’est installé en 2007 et Eric, son frère aîné, 44 ans, en 2001. « Nous sommes la quatrième génération en place et notre exploitation est spécialisée dans la production ovine depuis le début des années quatre-vingt-dix », expliquent les deux frères, associés en Gaec sur 115 ha de prairies naturelles au Louroux-Béconnais, dans le nord-ouest du Maine-et-Loire.
Après avoir longtemps travaillé en rouge de l’Ouest, la famille Rouillère a opté pour la suffolk en 1996. Aujourd’hui, Eric et David élèvent 930 mères. Cet effectif est stable depuis une dizaine d’années et la conduite d’élevage calée sur sept périodes de mises bas. Cinq d’entre elles correspondent aux lots de brebis synchronisées, les deux autres aux brebis en lutte naturelle.
Échographies avec dénombrement systématiques
Du côté des mâles reproducteurs, l’élevage s’appuie sur 35 béliers, dont 20 suffolks et 15 moutons charollais. « Ce sont plutôt les agnelles et les brebis les moins prolifiques que nous croisons avec le mouton charollais. Cette race ramène de la conformation et de la rusticité », expliquent les éleveurs, qui pratiquent systématiquement des échographies avec dénombrement depuis deux ans.
Grâce à cette technique, ils peuvent alloter les futures mères. « On s’est ajouté du travail puisqu’on continue d’alloter aussi après la mise bas. Mais l’échographie avec dénombrement couplé à l’allotement permet un meilleur suivi de l’alimentation des futures mères. »
La brebis suffolk est réputée pour sa prolificité. Au Gaec Pontron, du nom du lieu-dit où se trouve la ferme, 1 250 agneaux naissent en moyenne chaque année. Soit une prolificité de 1,65 agneau par mère en 2022.
Des investissements réguliers
Eric et David Rouillère commercialisent leurs agneaux via la coopérative Terrena. 90 % d’entre eux passent en filière « qualité ». 70 % sont vendus sous la marque « Agneau d’Anvial » et 17 % sous la certification de conformité produit (CCP) « Agneau de nos régions ». L’an dernier, les agneaux ont été vendus à 113 jours en moyenne, pour un poids moyen de 19,2 kg. Les agneaux comme les brebis de réforme sont abattus à Thouars (Deux-Sèvres).
Pour atteindre ce niveau, Eric et David ont investi de manière progressive. Tout d’abord, dans un tunnel d’engraissement en 2009 (25 000 €) : équipé d’une vis de distribution, d’un couloir de tri et de pesée et d’une ventilation dynamique (depuis 2017), il peut accueillir jusqu’à 300 agneaux. Trois ans après ce projet, les associés ont fait construire un tunnel de 250 places pour les brebis allaitantes et acheté une dérouleuse-pailleuse.
Après la construction en 2014 d’un bâtiment destiné à stocker la récolte de foin (entre 160 et 200 t/an correspondant aux 40 ha de fauche), un second tunnel a été monté en 2019. Il est identique au premier, mais avec un système de ventilation automatisé.
Contrôler le coût alimentaire
Polyvalents, les deux frères travaillent ensemble au moment des mises bas pour surveiller et soigner les animaux. En dehors de ces périodes, Eric se charge plus particulièrement de l’engraissement et David, des brebis allaitantes. « Globalement, notre système est calé, au moins au niveau des investissements, se réjouissent-ils. Pour autant, il nous reste des points à perfectionner. » En particulier au niveau de la génétique.
Après avoir travaillé sur la prolificité du troupeau — qui est passée de 1,55 à 1,65 entre 2018 et 2022 — leur objectif est d’augmenter sa valeur laitière. Ce travail va démarrer cette année avec le repérage des bonnes nourricières et le choix de béliers présentant un bon index « valeur laitière ». En améliorant la génétique, Eric et David visent la diminution des achats d’aliments concentrés. « Dans notre système, c’est le premier poste de charges et l’an dernier, le prix de l’aliment a augmenté de 100 € la tonne », rappellent-ils.
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