La production pèse moins lourd dans la génétique laitière
Selon l’Institut de l’élevage, le poids de la production laitière dans les objectifs globaux de sélection des races bovines laitières est concurrencé par les caractères fonctionnels, comme la reproduction ou la santé de la mamelle.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« Depuis les années 2000, la production laitière a pris de moins en moins de place dans les objectifs globaux de sélection des races laitières, au profit de caractères fonctionnels », explique Sandra Dominique, chargée d’études sur les schémas et programmes de sélection des bovins à l’Institut de l’élevage (Idele). L’objectif global ? Faciliter la conduite des vaches grâce une bonne longévité, une bonne reproduction, des bons aplombs. Si la production laitière comptait pour 70 % dans l’index de synthèse unique (Isu) de la race prim’holstein dans les années 1990, elle ne pesait plus que 35 % en 2012. La santé de la mamelle et la reproduction ont désormais une part importante dans cet Isu. Et à partir de 2024, « l’Isu prim’holstein intègre la santé des pieds », appuie Sandra Dominique.
Ce changement dans les critères de sélection se retrouve dans la courbe de production, toutes races confondues. « Au début des années 2010, on a observé une rupture dans l’augmentation de la quantité de lait produit. Depuis, les niveaux se stabilisent en moyenne » , rapporte l’Idele dans son dossier sur l’évolution phénotypique et génétique du cheptel laitier français entre 2000 et 2020.
En race prim’holstein, au ralentissement du progrès génétique sur la production laitière s’ajoutent des conditions moins favorables sur ce critère ces dernières années, « notamment depuis 2013. La conduite des troupeaux est plus économe, les systèmes ont évolué », précise le rapport de l’Idele. Les vaches de 2020 produisent en moyenne 9 495 kg de lait par lactation, soit 1 798 kg de plus qu’en 2000. « Le progrès génétique qui existe encore sur le caractère production limite la baisse provoquée par les effets d’environnement qui se dégradent », précise Sandra Dominique.
Caractères antagonistes
Malgré ce ralentissement de progrès génétique sur la quantité de lait, la production reste un critère important de sélection des prim’holsteins. Problème, « caractères fonctionnels (reproduction, longévité…) et caractères de production sont antagonistes », rapporte Sandra Dominique. L’utilisation d’un Isu permet de sélectionner les animaux sur des caractères sans pour autant dégrader d’autres opposés, « même s’il peut être compliqué de sélectionner en même temps des caractères antagonistes ».
Pour sa part, la montbéliarde connaît un progrès génétique sur la quantité de lait sur les vingt dernières années. Cette évolution se répercute sur les performances : le troupeau national produit en moyenne 7 503 kg, soit 1 345 kg de plus qu’il y a vingt ans. « Cette race a progressé génétiquement sur sa quantité de lait, sans dégrader son taux butyreux (TB), au contraire de la prim’holstein qui a connu une chute de son niveau génétique sur le TB. La situation s’améliore depuis 2015 », explique Sandra Dominique. « Grâce à la sélection, le TB s’est amélioré malgré l’opposition génétique entre quantité et taux », précise l’Idele.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :