Un œil expert sur la race aubrac
Yann Warnery est pointeur à l’OS (1) Race Aubrac. Dévoué à la cause de la race de son cœur, le jeune basque de 22 ans témoigne d’un professionnalisme apprécié par les éleveurs.
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« Ce n’est pas au berceau que je suis tombé dans le chaudron de la race aubrac, mais lorsque je suis venu en 2020 préparer mon BTS Productions animales au lycée La Roque à Rodez, dans l’Aveyron », explique Yann Warnery, 22 ans. Originaire de Bussunarits-Sarrasquette dans les Pyrénées-Atlantiques, le jeune homme confie avoir suivi les conseils de son père Samuel de « partir voir ce qui se passe ailleurs ». Il demeure toujours impliqué dans les décisions de l’élevage familial, où son père, aidé par son frère jumeau, Stéphane, élève des bovins et des ovins en système transhumant.
Conquis par les qualités d’élevage et la beauté des aubracs, Yann reste dans le Massif central pour valider une licence professionnelle au sein de l’organisme de sélection (OS) Race aubrac à Rodez. Il est embauché l’année suivante pour le pointage des animaux sur cent cinquante élevages du Cantal, le recrutement des veaux pour la station d’évaluation et celui des animaux pour le concours national de la race. « J’aime mon métier. Le but est de faire avancer la race et les éleveurs dans leurs objectifs de sélection. C’est tout simplement passionnant, affirme Yann, tout sourire. Nous avançons ensemble dans des relations de confiance et d’estime réciproque. Les enjeux sont à la fois importants et longs à atteindre en génétique bovine. »
Mémoriser les pedigrees
Doté d’un œil d’éleveur averti et d’un professionnalisme acquis par sa force de travail, Yann est totalement investi lors de chaque visite d’élevage. « Nous apprécions son sérieux et son engagement. Le dialogue est constructif et agréable », souligne Benoît Guibal, éleveur sélectionneur à Chaudes-Aigues, dans le Cantal, où Yann est venu pointer des génisses de trois ans. Le pointage consiste à noter chaque animal sur ses qualités de race, son développement squelettique et musculaire, et ses aptitudes fonctionnelles. « Je fais un tour d’étable avec l’éleveur, puis je note chaque animal. La discussion s’engage ensuite avec une argumentation et des conseils au sujet des accouplements à venir », explique Yann.
Le soir, sur son ordinateur portable, Yann n’a de cesse d’étudier et de mémoriser les pedigrees des bovins de race aubrac. Naturellement doté d’un franc-parler, il a gagné une certaine confiance en lui, malgré son jeune âge, grâce à cette connaissance assidûment acquise de la race.
« Je passe une à deux fois par an dans chaque élevage. Toutes les femelles sont pointées à trois ans, puis à cinq ans. Les taureaux à deux, trois et cinq ans. Rien n’est mesuré. C’est l’œil du pointeur qui jauge l’animal par rapport au troupeau et aux objectifs de l’éleveur et de l’ensemble de la race. La décision est lourde de conséquences pour celui qui fait naître ces animaux. »
Au Pays basque, la famille Warnery a converti son cheptel de blondes d’Aquitaine en aubracs, gagnée par l’enthousiasme communicatif de Yann.
(1) Organisme de sélection
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