La race gasconne teste la motricité des veaux en montagne

« Nous voulons mesurer en station d’évaluation l’aptitude des veaux à la marche en montagne », résume Maxime Delpeyrat, ingénieur au groupe Gasconne des Pyrénées, l’organisme de sélection de la race. L’enjeu est en effet de conserver de la rusticité. « 50 % des éleveurs transhument », souligne le spécialiste. Depuis deux ans, la structure a testé les 146 veaux issus principalement des départements pyrénéens. Grâce à des pièges photographiques installés sur une pente caillouteuse, Maxime Delpeyrat évalué chacun des animaux. « Nous avons choisi les critères avec les éleveurs, indique-t-il. Il s’agit de l’allure, l’amplitude, notées chacune de 0 à 4, et de la position des aplombs avant et arrière, pour un point chacune. »

Pas d’incidence du gène culard

À l’issue des deux ans de ce programme de recherche baptisé « Estivo », les résultats « confirment plusieurs hypothèses ». Ainsi, « les veaux qui sont déjà allés en estive sont meilleurs », assure le technicien. Le poids et la taille ont aussi un impact. « Plus l’animal sera grand et lourd, plus sa locomotion sera potentiellement dégradée. » À la demande des éleveurs, « nous avons regardé si le gène culard hétérozygote a un effet sur la locomotion. Ce n’est pas le cas. »

Dès la vente aux enchères de mars prochain, les veaux seront donc conseillés ou non pour les éleveurs transhumants. L’étude se poursuit cette année, au gré des financements (France Génétique Élevage et Union européenne). Désormais, l’enjeu est d’automatiser l’évaluation de l’aptitude à la marche en zone difficile pour « passer en phase de routine », indique Émeric Jouhet, directeur du groupe Gasconne des Pyrénées. Il faudra aussi confirmer et densifier ces résultats pour, à terme, aboutir à l’élaboration d’un index.